Résumé de la décision
La décision concerne la requête de M. B..., qui a demandé la désignation d'un avocat par l'ordre des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation pour formuler une requête, n'ayant obtenu l'accord d'aucun avocat. L'ordre a refusé cette demande, estimant que le pourvoi envisagé était manifestement dépourvu de chances raisonnables de succès. Le Conseil d'État, après examen, a rejeté la requête de M. B... en considérant que la décision de non-désignation de l'avocat n'était pas une décision administrative au sens du Code des relations entre le public et l'administration, ainsi que le fait que le pourvoi n'avait pas de chances de succès.
Arguments pertinents
1. Absence de caractère administratif : Le Conseil d'État a souligné que le refus du président de l'ordre des avocats ne pouvait pas être qualifié d'exercice d'une prérogative de puissance publique, et par conséquent, il ne relevait pas des décisions à motivation obligatoire en vertu du Code des relations entre le public et l'administration. La décision de refus « n’aura[it] pas le caractère d’une décision administrative » et n’est donc pas soumise aux exigences de motivation des articles L. 211-5 et L. 211-6.
2. Chances de succès de la requête : Le Conseil a constaté que la requête projetée par M. B... était « manifestement dépourvue de chances raisonnables de succès ». Cela a conduit le Conseil à conclure que le refus de désignation d’un avocat était justifié, évitant ainsi de rendre le recours effectif problématique.
Interprétations et citations légales
La décision fait appel à plusieurs textes de loi et principes juridiques :
1. Principes de l'accès à la justice : Le Conseil d'État a rappelé que le droit à un recours effectif est garanti par la Constitution et par la Convention européenne des droits de l'homme. C'est dans ce cadre que le jugement a évalué si le refus de désignation d'un avocat par l'ordre portait atteinte à ce droit. La décision précise que « cette circonstance ne constitue pas, par elle-même, une méconnaissance du principe constitutionnel du droit pour les personnes intéressées d'exercer un recours effectif ».
2. Code des relations entre le public et l'administration : La décision interprète les articles L. 211-5 et L. 211-6, qui établissent les conditions de motivation des décisions administratives. Il est indiqué que « une telle décision n’a pas le caractère d’une décision administrative » et donc échappe aux exigences de motivation.
3. Code de justice administrative : Concernant les frais et honoraires, l'article L. 761-1 du Code de justice administrative est mentionné, spécifiant que les demandes de remboursement au titre des frais de justice ne peuvent être accueillies que si la requête est fondée, ce qui n'est pas le cas ici.
En conclusion, la décision démontre la protection des prérogatives de l'ordre des avocats tout en équilibrant l'accès à la justice, en vérifiant la viabilité de la demande d'assistance juridique.