Résumé de la décision
M. A... conteste le décret du 14 décembre 2018 qui autorise son extradition vers l'Algérie pour des faits d'homicide volontaire avec préméditation. La décision du Conseil d'État rejette cette contestation, affirmant que le décret a été correctement signé et qu'il respecte les conditions de non-exécution de la peine de mort. Le membre souligne également que le statut de réfugié ou de protection subsidiaire de M. A... n'est pas établi, justifiant ainsi l'extradition. Par conséquent, la requête de M. A... est rejetée.
Arguments pertinents
1. Validité du décret : M. A... soutient que le décret n'a pas été signé de manière appropriée. Toutefois, le Conseil d'État reconnaît que le décret a été signé par le Premier ministre et contresigné par la garde des sceaux, ce qui valide sa légitimité.
Citation: "Il ressort des mentions de l'ampliation du décret attaqué... que le décret a été signé par le Premier ministre et contresigné par la garde des sceaux."
2. Garantie contre la peine de mort : Bien que M. A... soit accusé de faits passibles de la peine de mort en vertu de la législation algérienne, il existe des assurances suffisantes de l'État algérien concernant l'absence d'exécution de cette peine.
Citation: "la peine de mort ne sera pas requise à l'encontre de M. A... et que, si elle était prononcée, elle ne serait pas exécutée."
3. Statut de réfugié : Le rejet de la demande d'asile par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides n'empêche pas son extradition, car les risques allégués par M. A... ne sont pas corroborés par des preuves suffisantes.
Citation: "les risques qu'il allègue... ne permettent pas de lui reconnaître une telle qualité ou de lui accorder une telle protection."
Interprétations et citations légales
1. Sur la validité du décret :
- Le Conseil d'État a appliqué le Code de justice administrative, considérant que la procédure de signature et de notification du décret respecte la légalité, et cela respecte également la pratique administrative.
2. L'absence d'exécution de la peine de mort en Algérie :
- La décision se fonde sur des documents officiels ayant été fournis par l'État algérien à la France, confirmant que la peine de mort ne sera pas exécutée, ce qui est particulièrement important au regard de l'article 3 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme (Convention EDH - Article 3), qui prohibe les traitements inhumains.
3. Sur la question du statut de réfugié :
- Les dispositions des articles du Code de l'entrée et du séjour des étrangers, notamment l'article L. 712-1, confirment que le statut de réfugié ou de protection subsidiaire doit être clairement établi et ne peut être présumé sur la base d'allégations non démontrées. La décision cite : "le décret attaqué ne méconnaît donc ni les dispositions de l'article L. 712-1... ni les stipulations de l'article 33-1 de la convention de Genève du 28 juillet 1951."
En somme, la décision du Conseil d'État s'appuie sur une analyse rigoureuse de la légalité des procédures ainsi que sur des garanties fournies par l'État algérien, tout en tenant compte des droits de M. A... prévus par les conventions internationales.