Résumé de la décision
Le syndicat national professionnel des maîtres nageurs sauveteurs diplômés d'État a contesté l'article 8 du décret du 9 août 2017, qui a abrogé l'article D. 322-15 du code du sport. Cet article stipulait que la possession d’un diplôme était nécessaire pour enseigner et entraîner à la natation, et que les titulaires de ce diplôme portaient le titre de maître nageur sauveteur. La cour a rejeté la requête du syndicat, considérant qu'aucune disposition des normes concernées n'a été illégalement abrogée et que les exigences de la loi ont été respectées dans le cadre de la réforme.
Arguments pertinents
1. Absence de création ou de modification de normes : La cour a statué que l'abrogation de l'article D. 322-15 ne modifiait pas les normes applicables aux collectivités territoriales. Ainsi, le syndicat ne peut soutenir que l'absence d'avis du Conseil national d'évaluation des normes rend la décision illégale, puisque l'article attaqué n'introduit pas de nouvelles normes. « [...] n'a pas pour effet de créer ou de modifier des normes applicables aux collectivités territoriales... »
2. Respect des règles de contreseing : Concernant le contreseing des mesures réglementaires, la cour a précisé que les dispositions contestées ne nécessitaient pas de mesures d'exécution par le ministre de l’Intérieur. Par conséquent, le moyen basé sur le défaut de contreseing a été écarté : « [...] n'appellent pas de mesure d'exécution que le ministre de l'intérieur serait compétent pour signer ou contresigner. »
3. Positionnement des articles de loi : La première phrase de l'article D. 322-15 répétait les exigences de l'article L. 212-1 et n'avait aucune portée normative propre. Sa suppression n'influe pas sur l'application de cet article et ne remet pas en cause l'existence du titre de maître nageur sauveteur, car l'article L. 212-1 n’aborde pas spécifiquement ce titre. « [...] se bornait à réitérer les dispositions de l'article L. 212-1 et était dépourvue de portée normative propre. »
Interprétations et citations légales
La décision repose sur l’interprétation de plusieurs articles de lois clés :
- Code général des collectivités territoriales - Article L. 1212-2 : Cet article précise que le Conseil national d’évaluation des normes doit être consulté sur l'impact des normes qui s'appliquent aux collectivités. L’interprétation ici est que l'abrogation de l'article D. 322-15 ne constitue pas une modification des normes, exemptant ainsi le gouvernement de l'obligation de consultation.
- Code du sport - Article L. 212-1 : Cet article stipule que seules les personnes titulaires d'un diplôme peuvent enseigner des activités sportives. La cour a jugé que l'article D. 322-15 ne faisait que réitérer cette exigence et n'ajoutait pas de nouvelles obligations. En outre, aucun lien direct n'a été établi entre l'abrogation et la définition du titre "maître nageur sauveteur".
Ces interprétations soulignent que les décisions réglementaires respectent le cadre législatif existant et que les évoqués sur l'illégalité des mesures étaient infondés. La cour a donc statué en faveur de l'État, considérant que le syndicat n’a pas pu démontrer de violation des droits ou des lois en question.