Résumé de la décision
La communauté de communes du Pays Créçois a saisi le Conseil d'État pour obtenir l'annulation d'un arrêté du 5 mai 2015 autorisant l'établissement public d'aménagement du secteur IV de Marne-la-Vallée (Epafrance) à intervenir sur un secteur de la commune de Montry. Ce recours a été déclaré non recevable par le Conseil d'État, qui a jugé que l'arrêté en question ne possédait pas le caractère réglementaire requis pour sa compétence en premier ressort. En conséquence, le jugement de la requête a été attribué au tribunal administratif de Melun, compétent pour examiner ce type de contentieux.
Arguments pertinents
1. Caractère réglementaire et compétence : La décision rappelle que le Conseil d'État est compétent pour connaître des recours dirigés contre des actes réglementaires (Code de justice administrative - Article R. 311-1). Cependant, l'arrêté contesté, qui étendait le périmètre d'intervention de l'Epam dans la commune de Montry, a été jugé « dépourvu de caractère réglementaire ». Ainsi, le Conseil d'État a affirmé que le recours ne relevait pas de sa compétence en premier ressort.
2. Attribution de compétence : En vertu de l'article R. 351-1 du Code de justice administrative, le Conseil d'État a décidé d'attribuer le jugement de cette requête au tribunal administratif de Melun, reconnu compétent selon l'article R. 312-15 du même code.
Interprétations et citations légales
La décision repose principalement sur les interprétations des articles du Code de justice administrative concernant la compétence du Conseil d'État et les critères de reconnaissance d'un acte comme réglementaire ou non.
- Code de justice administrative - Article R. 311-1 : Cet article établit que le Conseil d'État a compétence pour les recours contre les « actes réglementaires des ministres et des autres autorités à compétence nationale ». La décision met en exergue que l'arrêté en question ne répondait pas à cette définition, n'étant pas de nature à engendrer des effets juridiques d'ordre général.
- Code de justice administrative - Article R. 351-1 : Cet article permet au Conseil d'État de renvoyer le jugement au tribunal administratif lorsque celui-ci est plus compétent pour examiner le fond du litige. La décision confirme que le recours doit être déposé devant le tribunal administratif de Melun, car il est le tribunal compétent pour ce type de contestation.
Cette décision illustre l'importance de la qualification des actes administratifs et de la séparation des compétences juridictionnelles dans le système juridique français. Le respect des conditions de recevabilité des recours est essentiel pour garantir le bon fonctionnement de la justice administrative.