Résumé de la décision
Dans l'affaire opposant M. et Mme B... à la commune de Cesson et au syndicat intercommunal des sports, le Conseil d'État a examiné un pourvoi en cassation visant à annuler un arrêt de la cour administrative d'appel de Paris. Cet arrêt rejetait plusieurs conclusions des requérants, qui réclamaient des mesures d'urgence pour faire cesser des nuisances causées par un terrain de football à proximité de leur propriété et une indemnisation pour la perte de valeur vénale de celle-ci. Le Conseil d'État a admis les conclusions du pourvoi en ce qui concerne la demande d'injonction pour faire cesser les nuisances, mais a rejeté les autres moyens.
Arguments pertinents
1. Injonction pour cesser les nuisances : Le Conseil d'État a jugé que la cour administrative d'appel avait omis de statuer sur la demande des requérants enjoignant à la commune de Cesson et au syndicat intercommunal des sports de prendre des mesures pour faire cesser les nuisances, soulignant l'importance d'une telle ordonnance. Le juge a observé que "la cour n'a pas établi de mesures propres à faire cesser définitivement les nuisances existantes".
2. Responsabilité du maire : En ce qui concerne la responsabilité de la commune, le Conseil d'État a noté que le rejet des conclusions sur l'abstention du maire à intervenir sur les intrusions n'était pas fondé. Selon le rapport, "l'abstention du maire à faire usage de ses pouvoirs de police en vue de faire cesser ces intrusions constitue une faute".
3. Perte de valeur vénale : Le Conseil a également statué sur la question de l'indemnisation pour perte de valeur vénale. La cour avait refusé cette indemnisation en invoquant que la perte ne résultait pas de l’existence même du terrain de football, mais plutôt des conditions de son exploitation, ce que le Conseil a jugé erroné, arguant que cela dénaturait les faits du dossier qui indiquaient que la proximité immédiate du terrain était source de nuisances.
Interprétations et citations légales
1. Procédure d'admission au pourvoi : L'article L. 822-1 du Code de justice administrative stipule que "le pourvoi en cassation devant le Conseil d'État fait l'objet d'une procédure préalable d'admission". Cette disposition précise que le pourvoi peut être rejeté si celui-ci est jugé irrecevable ou non fondé sur des moyens sérieux. Dans ce cas, le Conseil d'État a admis une partie des conclusions, ce qui indique qu'elle contenait des éléments suffisamment sérieux pour justifier un examen complet.
2. Effectivité des mesures administratives : Le Conseil a souligné l'importance de l'effectivité des mesures administratives, citant que les mesures doivent être "propres à faire cesser définitivement les nuisances", ce qui est fondamental dans le contexte du droit administratif afin de garantir la protection des droits des citoyens contre les atteintes à leur environnement.
3. Sur la responsabilité pour perte de valeur vénale : En matière d'indemnisation, le Conseil d'État a réaffirmé le principe selon lequel une perte de valeur vénale d'un bien peut effectivement être reconnue, indépendamment de la question de l'exploitation. Le raisonnement a appuyé que "la proximité immédiate du terrain de football est source de nuisances", renforçant la notion que l'appréciation de la perte doit tenir compte des éléments environnementaux et non seulement des conditions d'exploitation.
Cette analyse vise à montrer comment les principes juridiques ont été appliqués pour arriver à la décision finale du Conseil d'État, tout en veillant à la protection des intérêts des particuliers face aux actions et inactions des entités publiques.