Résumé de la décision
M. A... B... a demandé l'annulation pour excès de pouvoir de la note de service du 6 novembre 2017, émise par le ministre de l'éducation nationale, qui définissait les règles et procédures relatives au mouvement national des personnels enseignants pour la rentrée scolaire de septembre 2018. Le tribunal a jugé que cette note de service était illégale, car elle ne respectait pas les priorités établies par la loi du 11 janvier 1984 concernant les mutations des fonctionnaires. En conséquence, la note de service a été annulée dans son intégralité, et l'État a été condamné à verser 3 000 euros à M. B... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Illégalité de la note de service : La note de service attaquée a été jugée illégale car elle établissait un barème qui pouvait conduire à ce qu'une demande de mutation d'un agent sans priorité soit classée avant celle d'un agent bénéficiant d'une priorité. Cela va à l'encontre des dispositions de l'article 60 de la loi du 11 janvier 1984, qui stipule que les affectations doivent tenir compte des priorités établies.
> "Il en résulte... que le barème établi par cette note est susceptible... de conduire à ce que la candidature à la mutation d'un agent ne pouvant se prévaloir d'aucune des priorités mentionnées... précède dans le classement celle d'un candidat bénéficiant d'au moins l'une de ces priorités."
2. Critères supplémentaires : Les critères supplémentaires définis par le ministre dans la note de service ne revêtaient pas tous un caractère subsidiaire, ce qui constitue une violation des dispositions légales.
> "Dès lors, les critères supplémentaires définis par le ministre dans la note de service attaquée ne revêtent pas tous un caractère subsidiaire et méconnaissent, par suite, les dispositions de l'article 60 de la loi du 11 janvier 1984."
Interprétations et citations légales
1. Article 60 de la loi du 11 janvier 1984 : Cet article établit les règles concernant les mouvements des fonctionnaires, en précisant que les affectations doivent tenir compte des demandes des agents et de leur situation familiale, tout en accordant des priorités à certaines catégories d'agents (fonctionnaires séparés de leur conjoint, fonctionnaires handicapés, etc.).
> "L'autorité compétente procède aux mouvements des fonctionnaires après avis des commissions administratives paritaires... Priorité est donnée aux fonctionnaires séparés de leur conjoint pour des raisons professionnelles..."
2. Décret du 28 décembre 2016 : Ce décret précise que les lignes directrices peuvent établir des critères supplémentaires à caractère subsidiaire, mais ces critères ne doivent pas permettre à des agents sans priorité de devancer ceux qui en ont une.
> "Les lignes directrices mentionnées à l'article 1er précisent les modalités de prise en compte de chacune des priorités de mutation... la prise en compte de l'un ou de plusieurs des critères subsidiaires... ne peut conduire... au dépassement d'une ou de plusieurs priorités."
En conclusion, la décision met en lumière l'importance du respect des priorités établies par la loi dans le cadre des mutations des fonctionnaires, et souligne que toute déviation de ces règles peut entraîner l'annulation des actes administratifs concernés.