Résumé de la décision
La décision porte sur les pourvois formés par la société Allianz Vie et la ministre du travail à l'encontre d'une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Marseille du 28 décembre 2018, qui avait suspendu l'exécution d'une décision ministérielle autorisant le licenciement de Mme A... B.... Le Conseil d'Etat a annulé cette ordonnance, estimant que, puisque le licenciement avait été notifié à Mme B... (par courrier recommandée) avant la suspension, la décision administrative avait été entièrement exécutée. En conséquence, la demande de suspension de Mme A... B... a perdu son objet, et aucune somme n'est due au titre des frais de justice.Arguments pertinents
1. Exécution de la décision administrative : La décision ministérielle du 21 novembre 2018 ayant autorisé le licenciement a été considérée comme totalement exécutée dès l'envoi de la notification du licenciement, le 30 novembre 2018. Le Conseil d'Etat a noté que "la décision administrative qui autorise le licenciement d'un salarié protégé doit être regardée comme entièrement exécutée à compter de cet envoi".2. Nature temporaire de la suspension par le juge des prud'hommes : Le juge des référés du Conseil de prud'hommes avait suspendu les effets du licenciement, mais cette mesure était provisoire et n'avait pas d'implication sur la validité de la décision autorisant le licenciement. Le Conseil d'Etat a conclu que "cette mesure... est restée sans conséquence sur l'entière exécution de la décision de la ministre du travail".
3. Perte d'objet de la demande de Mme A... B... : Puisque le licenciement avait déjà eu lieu, la demande de suspension de Mme A... B... n'avait plus d'objet. Par conséquent, le Conseil d'Etat a décidé qu'il n'y avait "plus lieu d'y statuer".
Interprétations et citations légales
- Article L. 521-1 du code de justice administrative : Ce texte stipule que "le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision... lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision". Ce principe encadre les conditions sous lesquelles une suspension peut être accordée. Dans ce cas, le Conseil d'Etat a précisé que, pour demander une suspension, la décision contestée doit encore être exécutoire, ce qui n'était plus le cas ici.- Interprétation de l'exécution de la décision administrative : La cour a affirmé que "la rupture du contrat de travail prend effet à compter de l'envoi du courrier recommandé... notifiant cette rupture au salarié". Cela souligne que la notification est l'élément déclencheur qui rend la décision administrative exécutoire.
Ces éléments montrent comment la loi et la jurisprudence encadrent les procédures de référé, ainsi que l'importance de la notification dans les décisions administratives liées au licenciement. Le Conseil d'Etat a clairement établi que l'exécution effective de la décision contestée empêche tout recours ultérieur en raison de la perte d'objet.