Résumé de la décision
La décision du Conseil d'État examine la demande de M. C... qui souhaitait récuser l'ensemble des membres de la section du contentieux en raison d'une présumée partialité et soumettre une question prioritaire de constitutionnalité. Le Conseil d'État a rejeté cette demande de renvoi, arguant qu'il n'y a pas de juridiction supérieure à son égard. De plus, le Conseil d'État a jugé que la question soulevée par M. C... par rapport à la constitutionnalité des dispositions législatives était infondée et non sérieuse, notamment en raison de l'absence de validité des articles cités ou de leur insuffisance à établir une atteinte aux droits garantis par la Constitution. En conséquence, la question prioritaire de constitutionnalité n'a pas été renvoyée au Conseil constitutionnel.
Arguments pertinents
1. Sur la demande de renvoi pour suspicion légitime : M. C... a soulevé une demande de récusation des membres de la section du contentieux pour des motifs de partialité. Le Conseil d'État a estimé que, selon la législation, une telle demande n'est pas recevable dans ce cas particulier puisque le Conseil d'État ne dispose pas d'une juridiction supérieure. "Une telle demande ne peut être mise en œuvre pour s'opposer à ce que le Conseil d'État... juge une affaire portée devant lui."
2. Sur la question prioritaire de constitutionnalité : Le Conseil d'État a rappelé que pour qu'une question soit reçue, il faut qu'elle soit applicable au litige et non déjà déclarée conforme à la Constitution. Ainsi, les articles mentionnés par M. C..., notamment l'article L. 132-4 du Code de justice administrative, ne figurent pas dans le texte juridique. "En premier lieu, si M. C... soutient que l'article L. 132-4 du code de justice administrative est contraire... aucun article L. 132-4 ne figure au code de justice administrative."
Interprétations et citations légales
1. Article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 : Cet article définit les conditions pour qu'une question prioritaire de constitutionnalité soit soulevée. Le Conseil d'État rappelle que la disposition contestée doit être applicable et non déjà déclarée conforme à la Constitution : "Le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé..."
2. Code de justice administrative - Articles L. 131-7, L. 132-2, L. 136-4 : Les articles concernent les compétences et les sanctions relatives à la Commission supérieure du Conseil d'État. Le Conseil d'État y mentionne que ces dispositions n'ont pas de lien direct avec la demande de M. C... relative à la qualification pour les fonctions de professeur des universités car elles ne sont pas applicables à son litige.
3. Article L. 952-6 du Code de l'éducation : Concernant la qualification des enseignants-chercheurs, M. C... a essayé de démontrer que les réglementations étaient entachées d'incompétence négative, mais cette question a été jugée non sérieuse car les arguments avancés ne sont pas suffisants pour questionner les dispositions législatives. "Sa question prioritaire de constitutionnalité, en tant qu'elle porte sur l'article L. 952-6… n'est pas sérieuse."
Cette décision met en évidence un refus de renvoyer un cas pour absence de fondements juridiques solides tout en soulignant le cadre stricte dans lequel la question prioritaire de constitutionnalité doit être examinée.