Résumé de la décision
La décision concerne le refus d'inscription de M. A... au tableau de l'ordre des infirmiers par le Conseil national de l'ordre des infirmiers, suite à des condamnations pénales pour agressions sexuelles et falsification de documents. M. A... a contesté ce refus, mais différentes instances ordinales ont confirmé cette décision. Le Conseil d'État, statuant sur le recours, a rejeté les demandes de M. A..., considérant que les faits justifiaient le refus d'inscription pour non-respect des conditions de moralité prévues par la loi.
Arguments pertinents
1. Absence d'indication de quorum : La décision du Conseil national de l'ordre des infirmiers ne devait pas faire mention de la condition de quorum pour être valide. En effet, le Conseil « n'étant pas une juridiction, sa décision n'avait pas à faire mention de sa composition » (Considérant 4).
2. Motivation de la décision : Le Conseil a suffisamment motivé sa décision en précisant les circonstances des condamnations pénales de M. A..., qui ont compris d'une part des agressions sexuelles sur plusieurs patientes, et d'autre part la falsification de documents. Il a ainsi estimé que M. A... « ne remplissait pas les conditions de moralité exigées pour l'exercice de la profession d'infirmier » (Considérant 5).
3. Non bis in idem non applicable : Le Conseil a également rejeté le moyen tiré de la méconnaissance de la règle non bis in idem, arguant que cela ne s'appliquait pas à une décision de refus d'inscription n'ayant pas le caractère d'une sanction (Considérant 6).
4. Appréciation légale des faits : Le Conseil national a pu légalement estimer que les faits de M. A... justifiaient le rejet de sa demande d'inscription, compte tenu de leur gravité et de leur relation directe avec l'exercice de la profession d'infirmier (Considérant 7).
Interprétations et citations légales
Les fondements juridiques de la décision sont principalement tirés du Code de la santé publique - Article L. 4311-16, qui stipule que « le conseil départemental de l'ordre des infirmiers refuse l'inscription au tableau de l'ordre si le demandeur ne remplit pas les conditions de compétence, de moralité et d'indépendance exigées pour l'exercice de la profession ». Cette disposition a été interprétée par le Conseil d'État comme justifiant le refus d'inscription de M. A... sur la base de son manque de moralité, en raison des faits qui lui étaient reprochés.
De plus, la décision du Conseil national de ne pas mentionner la composition de son assemblée a été considérée conforme, le rapport soulignant qu'il n'y avait pas de clause impérative à cet égard dans le Code de la santé publique. Ainsi, tout aspect relatif à la composition du Conseil pouvait être jugé non pertinent dans le cadre des procédures ordinales.
En conclusion, la décision du Conseil national et son rejet par le Conseil d'État s’appuient sur une compréhension stricte des exigences légales en matière de moralité pour l’exercice de la profession, ainsi qu'une interprétation claire des droits et obligations des autorités ordinales face aux condamnations pénales des candidats à l'inscription.