Résumé de la décision
La décision concerne une procédure d'astreinte engagée par M. A..., à la suite d'une décision du Conseil d'État du 26 juillet 2018 qui avait annulé un décret du Premier ministre, en raison du refus d'abroger des dispositions relatives à la protection des occupants de locaux à usage d'habitation. La ministre de la transition écologique, par un mémoire du 5 octobre 2020, a soutenu qu'une astreinte n'était pas nécessaire, car le décret n° 2020-1150 du 17 septembre 2020 avait été publié, modifiant le décret précédent pour inclure les droits des locataires et occupants de bonne foi concernés. Le Conseil d'État a conclu que la procédure d'astreinte engagée était devenue sans objet et qu’il n'y avait pas lieu de prononcer une telle astreinte.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision se concentrent sur l'exécution de la décision initiale du Conseil d'État :
1. Modification législative : Le décret du 17 septembre 2020 a complété l'article 1er du décret de 1977 en précisant que les dispositions ne s'appliquent pas au locataire ou occupant de bonne foi dont le bail est postérieur à la division de l'immeuble. Cette modification a donc concrétisé l'exécution de la décision du 26 juillet 2018.
> « Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas au locataire ou à l'occupant de bonne foi dont le bail ou l'occupation est postérieur à la division ou à la subdivision de l'immeuble. »
2. Sans objet : Par conséquent, le Conseil d'État a établi que la demande d'astreinte formulée par M. A... est devenue sans objet, ce qui a conduit à l'absence de nécessité d'une astreinte.
> « Dès lors, la procédure d'astreinte d'office introduite... est devenue sans objet. »
Interprétations et citations légales
Les différentes interprétations des textes de loi ont joué un rôle crucial dans la décision :
1. Loi n° 75-1351 du 31 décembre 1975 : Cette loi vise à protéger les occupants de locaux à usage d'habitation. L'examen des dispositions de cette loi a permis d'apprécier la légitimité de la décision du Conseil d'État du 26 juillet 2018.
2. Code de justice administrative - Article L. 911-5 : Cet article stipule que, en cas d'inexécution d'une décision du Conseil d'État, celui-ci peut, même d'office, définir les mesures d'exécution et prononcer une astreinte. Cependant, la mise en œuvre de cette procédure n'est pas justifiée lorsque l'exécution de la décision nécessaire a été assurée par des mesures législatives ultérieures.
> « En cas d'inexécution d'une de ses décisions... le Conseil d'Etat peut, même d'office... procéder à cette définition, fixer un délai d'exécution et prononcer une astreinte. »
3. Décision du Conseil d'État - décision n° 412365 du 26 juillet 2018 : Cette décision a été centrale dans l'affaire, car elle a établi les enjeux liés à la protection des droits des occupants de bonne foi.
L’interprétation des lois et décrets en question dans cette cause a donc permis de conclure que la correction apportée par le décret de 2020 répondait aux exigences de la décision antérieure du Conseil d’État, rendant la procédure d’astreinte inutile.