Résumé de la décision
La décision concerne M. A...B..., qui a contesté une décision du préfet de la Moselle du 15 septembre 2006, lui enjoignant de restituer son permis de conduire invalidé pour solde de points nul. M. A...B... a restitué son permis le 26 avril 2007, ce qui indique qu'il a eu connaissance de la décision à cette date. Son recours, introduit le 2 mai 2017, a été jugé recevable par le tribunal administratif de Strasbourg, mais cette décision a été annulée par le Conseil d'État, qui a considéré que le recours n'avait pas été introduit dans un délai raisonnable. En conséquence, les conclusions de M. A...B... ont été rejetées.
Arguments pertinents
1. Principe de sécurité juridique : Le Conseil d'État rappelle que ce principe empêche la contestation indéfinie des décisions administratives individuelles. Il souligne que, même en l'absence d'information sur les voies et délais de recours, le destinataire d'une décision ne peut pas exercer un recours au-delà d'un délai raisonnable, généralement fixé à un an.
> "Le principe de sécurité juridique [...] fait obstacle à ce que puisse être contestée indéfiniment une décision administrative individuelle."
2. Connaissance de la décision : Le Conseil d'État a établi que M. A...B... avait eu connaissance de la décision du 15 septembre 2006 au plus tard le 26 avril 2007, date à laquelle il a restitué son permis. Par conséquent, son recours de 2017 était tardif.
> "M. A...B... a restitué le 26 avril 2007 son permis de conduire [...] révèle que l'intéressé a nécessairement eu connaissance [...] de la décision du 15 septembre 2006."
3. Rejet des conclusions : En raison du non-respect du délai raisonnable, le Conseil d'État a rejeté les conclusions de M. A...B... tant pour l'annulation de la décision que pour l'injonction.
> "Les conclusions de M. A...B...tendant à l'annulation de la décision du 15 septembre 2006 [...] ne sont pas recevables et doivent, dès lors, être rejetées."
Interprétations et citations légales
1. Sécurité juridique : Le principe de sécurité juridique est fondamental en droit administratif, garantissant que les décisions administratives ne peuvent être contestées indéfiniment. Cela est en lien avec le Code de justice administrative - Article L. 821-2, qui stipule que le juge peut régler l'affaire au fond lorsque les conditions de recevabilité ne sont pas remplies.
2. Délai raisonnable : Le Conseil d'État a précisé que le délai raisonnable pour contester une décision administrative est généralement d'un an à compter de la notification ou de la connaissance de la décision. Cela est en accord avec le Code de justice administrative - Article L. 421-1, qui fixe les délais de recours.
> "En règle générale [...] ce délai ne saurait [...] excéder un an à compter de la date à laquelle une décision expresse lui a été notifiée."
3. Frais de justice : Le rejet des demandes de remboursement des frais engagés par M. A...B... et par l'État est fondé sur l'article L. 761-1 du Code de justice administrative, qui stipule que les frais ne peuvent être mis à la charge de la partie qui n'est pas perdante.
> "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soient mises à la charge de l'Etat [...] les sommes que M. A...B...demande au titre des frais qu'il a engagés."
Cette décision illustre l'importance du respect des délais de recours en matière administrative et la nécessité pour les requérants de s'assurer qu'ils agissent dans les temps impartis pour préserver leurs droits.