Résumé de la décision
Dans un litige opposant M. B... au ministre de l'intérieur, le Conseil d'Etat a examiné une requête initialement déposée devant le tribunal administratif de Pau, après que la cour administrative d'appel de Bordeaux a annulé le jugement précédent. M. B... avait entrepris des démarches pour contester le refus d’inscription de son poste sur la liste des postes ouvrant droit à une allocation de service. Toutefois, M. B... a décidé de se désister de ses conclusions contre le refus d’inscription. Le Conseil d'Etat a également rejeté ses demandes de réparation pour le préjudice subi, en se fondant sur le fait qu'elles n'avaient pas été présentées avec le ministère d'un avocat, comme l'exige le Code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Compétence du Conseil d'Etat :
Le Conseil d'Etat est compétent pour examiner des recours dirigés contre les actes réglementaires des ministres, comme l’indique l'article R. 311-1 du Code de justice administrative : "Le Conseil d'Etat est compétent pour connaître en premier et dernier ressort [...] des recours dirigés contre les actes réglementaires des ministres". Ainsi, la demande de M. B... concernant l’acte du ministre rentrait bien dans ce cadre.
2. Désistement et recevabilité :
Le désistement de M. B... quant à ses demandes d'annulation a été jugé pur et simple, justifiant l'acceptation de ce désistement. L'article 3 du dispositif de la décision démontre que le Conseil a bien pris acte de ce souhait du requérant.
3. Irrecevabilité des conclusions indemnitaires :
Les demandes d’indemnisation ont été déclarées irrecevables pour avoir été faites sans l’assistance d’un avocat, comme l'exige l'article R. 432-1 du Code de justice administrative : "La requête et les mémoires des parties doivent, à peine d'irrecevabilité, être présentés par un avocat au Conseil d'Etat". En l'absence de régularisation de ces conclusions, et après invitation à le faire, le Conseil a rejeté les demandes d’indemnité de M. B....
Interprétations et citations légales
- Compétence de premier et dernier ressort :
Le Conseil d'Etat, selon l'article R. 311-1 du Code de justice administrative, a une compétence qui lui donne un rôle central dans le contrôle des actes administratifs. L'interprétation de "recours dirigés contre les actes réglementaires" a permis de confirmer que la question soulevée par M. B... relevait bien de cette compétence.
- Désistement pur et simple :
Le désistement est traité comme un droit du requérant, sans condition, ce qui met en évidence la flexibilité des procédures lorsque les parties souhaitent renoncer à des conclusions par notice explicite.
- Obligation de ministère d’avocat :
La stipulation de l'article R. 432-1, protège l'intégrité des procédures au Conseil d'Etat. Cela impose une rigueur sur la représentation légale. L'article R. 432-2 assure que cette contrainte s'applique, sauf pour certaines catégories de recours, soulignant ainsi l'importance de la procédure dans le traitement des demandes contentieuses.
En conclusion, la décision du Conseil d'Etat a principalement retenu l'impératif de respecter les procédures judiciaires, et a écarté les demandes de M. B... sur la base d'une irrecevabilité procédurale due au manque de représentation légale adéquate.