Résumé de la décision
La décision concerne une demande de suspension d'un permis de construire délivré par le maire de Saint-Cast-le-Guildo pour la construction d'une maison de sauvetage. La Fédération des Associations de Protection de l'Environnement et du Littoral des Côtes-d'Armor avait demandé au juge des référés du tribunal administratif de Rennes d'ordonner la suspension de ce permis. L'ordonnance du juge des référés a été annulée au motif que l'affichage du permis de construire n'avait pas été continu, ce qui a créé un doute quant à la légalité de la décision initiale. Toutefois, la demande de suspension a été rejetée, car la construction était très avancée, et donc, la condition d'urgence n'était pas remplie.
Arguments pertinents
1. Affichage du permis et délai de recours : Le juge a constaté que l'affichage du permis de construire, bien qu'effectif à certaines dates, ne couvrait pas la période nécessaire pour déclencher le délai de recours.
- "En estimant que l'affichage du permis de construire avait fait courir le délai du recours contentieux, le juge des référés a dénaturé les pièces du dossier".
2. Condition d'urgence : Bien que la légalité de la décision était sujette à caution, la condition d'urgence n'était pas remplie car la construction était déjà très avancée, rendant difficile la suspension.
- "Eu égard au caractère difficilement réversible de la construction d'un bâtiment".
3. Rejet de la demande de frais : Étant donné que la commune n'était pas considérée comme la partie perdante, la demande de mise à la charge de la commune des frais a été également rejetée.
- "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de la commune de Saint-Cast-le-Guildo".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du code de justice administrative :
- Cet article permet au juge des référés d'ordonner la suspension de l'exécution d'une décision administrative si deux conditions sont remplies : l'urgence et l'existence d'un doute sérieux sur la légalité. Ici, le juge a tenté de vérifier la légalité du permis de construire, mais a finalement conclu que l'urgence n'était pas démontrée.
2. Article R. 600-2 du code de l'urbanisme :
- Cet article stipule que "le délai de recours contentieux à l'encontre (...) d'un permis de construire (...) court à l'égard des tiers à compter du premier jour d'une période continue de deux mois d'affichage". Cela souligne l'importance d'un affichage ininterrompu pour le déclenchement du délai de recours.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative :
- Cet article régit les frais liés à la procédure administrative et prévoit qu'aucune somme ne soit mise à la charge d'une partie qui n'est pas perdante. La cour a rejeté les demandes de remboursement de frais car la commune de Saint-Cast-le-Guildo, bien que mise en cause, n'avait pas perdu.
En conclusion, cette décision met en avant l'importance de l'affichage continu pour le respect des délais de recours et souligne la nécessité de prouver l'urgence dans les demandes de suspension de permis de construire, même en cas de doutes sur la légalité de tels permis.