Résumé de la décision
La décision concerne la contestation d'un arrêté préfectoral autorisant la société Ener-Biomasse à exploiter une unité de fabrication de granulés de bois à Hourtin. Après que le tribunal administratif de Bordeaux ait rejeté la demande d'annulation formulée par l'association Impact 33990 et d'autres personnes physiques, la cour administrative d'appel de Bordeaux a annulé ce jugement ainsi que l'arrêté du 29 mai 2013. La société Ener-Biomasse et le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, se sont pourvus en cassation. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour d'appel, considérant qu'une erreur de droit a été commise dans l'appréciation des capacités financières de la société en vertu de l'article pertinent du code de l'environnement. Il a ordonné le renvoi de l'affaire à la cour administrative d’appel de Bordeaux.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit dans l'appréciation des capacités financières : Le Conseil d'État a constaté que la cour d'appel avait fondé sa décision sur une règle obsolète, à savoir l'article L. 512-1 du code de l'environnement, alors que les exigences révisées devaient être prises en compte selon l'article L. 181-27, entré en vigueur après la date de l'arrêté. Ceci constitue une violation des règles d'interprétation des textes de loi applicables.
> "Par suite, alors qu'était ainsi en cause en l'espèce le respect d'une règle de fond, la cour a entaché son arrêt d'une erreur de droit en se fondant, pour apprécier les capacités financières du demandeur, sur les dispositions de l'article L. 512-1 du code de l'environnement dans leur rédaction en vigueur à la date de l'arrêté attaqué..."
2. Renvoi à la cour d'appel : Le Conseil d'État a également décidé de renvoyer l'affaire à la cour administrative d'appel, soulignant que la question du respect des règles de fond relatives aux capacités techniques et financières doit être réévaluée à la lumière des nouvelles normes législatives.
> "L'affaire est renvoyée à la cour administrative d'appel de Bordeaux."
3. Condamnation aux dépens : Le Conseil d'État a condamné l'association Impact 33990 et autres à verser des frais à la société Ener-Biomasse, compte tenu de la décision favorable à cette dernière.
> "L'association Impact 33990 et autres verseront à la société Ener-Biomasse une somme globale de 3 500 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'environnement - Article L. 181-27 : Cet article introduit des exigences concernant les capacités techniques et financières du pétitionnaire pour conduire son projet conformément aux règles environnementales et urbanistiques. Il stipule que l'autorisation doit prendre en compte les capacités du demandeur au moment de l'évaluation, ce qui n'a pas été respecté par la cour administrative d'appel.
> "L'autorisation prend en compte les capacités techniques et financières que le pétitionnaire entend mettre en oeuvre, à même de lui permettre de conduire son projet dans le respect des intérêts mentionnés à l'article L. 511-1..."
2. Code de l'environnement - Article L. 512-1 : Bien que cet article ait été précédemment utilisé pour évaluer les capacités financières, il a été remplacé par les normes plus récentes introduites par l'ordonnance du 26 janvier 2017. Cela démontre l'importance de s'assurer que les décisions judiciaires sont fondées sur les textes juridiques les plus à jour.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit que les frais engagés dans le cadre des procédures administratives peuvent être mis à la charge des parties, en fonction du résultat du litige. Le Conseil d'État a appliqué cette disposition en condamnant l'association appelante à verser des frais à l'entreprise.
> "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice font obstacle à ce qu'une somme soit mise, à ce titre, à la charge de l'Etat et de la société Ener-Biomasse, qui ne sont pas, dans la présente instance, les parties perdantes."
Conclusion
En somme, le Conseil d'État a réprimé une erreur de fond commise par la cour d'appel relative à l'évaluation des capacités financière de la société, en démontrant la nécessité d'appliquer les normes juridiques en vigueur lors de l'examen des