Résumé de la décision
La société Intervent avait sollicité l'accord préalable de Météo-France pour l'installation de cinq aérogénérateurs supplémentaires à proximité d'un radar météorologique. Après un refus de Météo-France, la société a contesté cette décision, obtenant une suspension de l'exécution par le juge des référés. Cependant, Météo-France a formé un pourvoi en cassation, arguant que la condition d'urgence pour la suspension n'était pas satisfaite, car les nouvelles règles imposées par l'arrêté de 2014 ne s'appliquaient plus dans le cas présent. La cour a annulé l'ordonnance du juge des référés, rejeté la demande de suspension de la société Intervent, et déclaré que la décision du 14 février 2017 de Météo-France était superfétatoire.
Arguments pertinents
1. Absence de condition d'urgence : Le juge des référés a commis une erreur en considérant que la condition d'urgence était remplie, car les dispositions légales préalables n'étaient plus applicables au moment de la décision litigieuse. Cela a conduit à l'annulation de l'ordonnance.
- « En se prononçant ainsi, alors que ces dispositions n'étaient plus applicables à la date de la décision litigieuse [...] le juge des référés a commis une erreur de droit. »
2. Caractère superfétatoire de la décision de Météo-France : La décision du 14 février 2017 était sans effet, car l’implantation des aérogénérateurs se situait à une distance où aucune autorisation de Météo-France n’était requise.
- « Par suite, la décision du 14 février 2017 revêtait un caractère superfétatoire et était, par suite, insusceptible de faire grief à la société Intervent. »
3. Rejet de la demande de suspension : En raison de l'absence de grief lié à la décision de Météo-France, la demande de suspension formulée par la société Intervent a été rejetée.
- « Il en résulte que la demande de suspension de la société Intervent ne peut qu'être rejetée. »
Interprétations et citations légales
- Arrêté du 26 août 2011 : Cet arrêté encadre les conditions d’implantation d’éoliennes à proximité de radars météorologiques. La schématisation des distances de protection (5 km et 20 km) est cruciale pour déterminer les exigences d’autorisation.
- Article 4 : « [...] lorsque l'implantation d'aérogénérateurs est envisagée au-delà de la distance de protection d'un radar météorologique [...] mais en deçà de la distance minimale d'éloignement [...] le demandeur [...] doit fournir au préfet compétent une étude d'impact. »
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : C’est cet article qui impose les conditions d’urgence pour le référé-suspension, soulignant que le juge doit apprécier les circonstances entourant la demande.
- « [...] la condition d'urgence devait être regardée comme satisfaite [...] » dans le contexte du risque immédiat d'atteinte à l'intérêt public.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article traite des frais irrépétibles et impose à la partie perdante de supporter les frais de justice, mais en l'espèce, cela n'a pas été retenu en raison des circonstances.
- « Les dispositions de l'article L. 761-1 [...] font obstacle à ce qu'il soit fait droit aux conclusions présentées par la société Intervent [...] »
Cette analyse démontre comment les interprétations juridiques de réglementations environnementales ainsi que les procédures administratives interagissent pour modeler les décisions concernant le développement d'infrastructures telles que les éoliennes.