Résumé de la décision
La décision concerne une demande de réversion de pension militaire de retraite formulée par Mme A... à la suite du décès de son mari, ancien militaire. Le tribunal administratif de Poitiers a annulé la décision implicite de rejet de l'administration, considérant que le ministre de la défense avait acquiescé aux affirmations de Mme A... concernant le droit à la réversion. Cependant, la ministre des armées a contesté cette décision, arguant que la demande de Mme A... ne faisait pas état d'une pension militaire de retraite au sens du code des pensions civiles et militaires de retraite. Le Conseil d'État a finalement annulé le jugement du tribunal administratif, rejetant la demande de Mme A... pour absence de fondement juridique.
Arguments pertinents
1. Absence de demande claire : Le Conseil d'État a souligné que ni la demande adressée à l'administration ni la requête devant le tribunal ne mentionnaient l'existence d'une pension militaire de retraite au sens du code des pensions civiles et militaires de retraite. Cela a conduit à une erreur de droit dans l'appréciation du tribunal administratif.
> "Il ne résulte ni de la demande qui avait été adressée à l'administration, ni de la requête devant le tribunal administratif, que Mme A... avait sollicité le bénéfice de la réversion de la pension militaire de retraite."
2. Inapplicabilité des dispositions invoquées : Le Conseil d'État a également noté que les dispositions du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre ne permettaient pas la réversion de la pension du combattant, ce qui a conduit à rejeter la demande de Mme A...
> "Les dispositions de l'article L. 255 du même code prévoient que la pension du combattant n'est, en tout état de cause, pas réversible."
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 612-6 : Cet article stipule que le silence gardé par l'administration sur une demande est réputé constituer un acquiescement. Cependant, dans ce cas, le Conseil d'État a jugé que cet acquiescement ne pouvait s'appliquer à des faits non mentionnés dans la demande initiale.
> "Le ministre de la défense était réputé avoir acquiescé aux affirmations de Mme A..., selon lesquelles son mari percevait une pension militaire de retraite."
2. Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre - Article L. 255 : Cet article précise que la pension du combattant n'est pas réversible, ce qui a été un point central dans le rejet de la demande de réversion de Mme A...
> "La pension du combattant n'est, en tout état de cause, pas réversible."
3. Code des pensions civiles et militaires de retraite - Articles L. 39 et L. 47 : Ces articles établissent les conditions d'attribution de la réversion de la pension militaire de retraite, mais le Conseil d'État a noté que Mme A... n'avait pas prouvé l'existence d'une telle pension.
> "Mme A... n'a pas produit d'éléments établissant le bien-fondé de la demande qu'elle a présentée."
En conclusion, la décision du Conseil d'État a été fondée sur une analyse rigoureuse des demandes et des textes de loi applicables, soulignant l'importance de la clarté dans les demandes administratives et les limites des droits à réversion en matière de pensions militaires.