Résumé de la décision
La société Nouvelles Carrières d'Alsace a sollicité l'annulation d'un arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy qui a annulé un jugement du tribunal administratif de Strasbourg. Ce dernier avait rejeté les demandes d'annulation d'un arrêté préfectoral autorisant l'exploitation d'une carrière de granit. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour d'appel, alléguant une erreur de droit dans la détermination de la légalité de l'autorisation d’exploitation. De plus, la demande de sursis à exécution de cet arrêt est devenue sans objet suite à cette annulation, et aucune somme n'a été mise à la charge de la société requérante.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit dans l’examen de la légalité : La cour administrative d'appel a commis une erreur de droit en se prononçant sur la légalité de l'autorisation au regard des règles d'urbanisme applicables à la date de sa décision, plutôt qu'à la date à laquelle l'autorisation avait été accordée. Le Conseil d'État précise : « il appartient au juge du plein contentieux des installations classées de se prononcer sur la légalité de l'autorisation au regard des règles d'urbanisme légalement applicables à la date de sa délivrance. »
2. Rejet des demandes de sursis : Compte tenu de l'annulation de l'arrêt contesté, les conclusions pour obtenir un sursis à l'exécution de cet arrêt ont été jugées sans objet. Cela est explicité dans le jugement : « Considérant que la présente décision annulant l'arrêt... les conclusions tendant à ce qu'il soit sursis à l'exécution de cet arrêt sont devenues sans objet. »
3. Rejet des conclusions financières : Le Conseil d'État a également rejeté les demandes de somme à verser au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, soutenant que la société Nouvelles Carrières d'Alsace n'étant pas la partie perdante, les demandes d’indemnité ne sont pas fondées.
Interprétations et citations légales
1. Sur la légalité des autorisations : Le Conseil d'État rappelle que l'évaluation de la légalité des décisions administratives doit se faire sur la base des règles en vigueur à la date de la délivrance de l’autorisation. Cette interprétation est essentielle pour garantir la sécurité juridique des décisions administratives.
- Citation légale : « il appartient au juge du plein contentieux des installations classées de se prononcer sur la légalité de l'autorisation au regard des règles d'urbanisme légalement applicables à la date de sa délivrance. »
2. Sur le rejet des requêtes au titre de l’article L. 761-1 : Cet article interdit de mettre à la charge de la partie qui n'est pas perdante les frais d'instance. Cela reflète un principe fondamental de la procédure administrative qu'est la répartition des coûts en fonction des résultats du litige.
- Citation légale : « ces dispositions font obstacle à ce qu'une somme soit mise à la charge de la société requérante, qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante. »
Cette décision souligne l'importance de suivre les normes juridiques applicables au moment de la prise de décision administrative, assurant ainsi une protection contre les décisions injustifiées sur des fondements erronés.