Résumé de la décision
M. et Mme B... ont demandé l'annulation de certains paragraphes des commentaires administratifs relatifs à l'application du 2° du 7 de l'article 158 du code général des impôts, qui concerne la multiplication par un coefficient de 1,25 des revenus et bénéfices distribués pour le calcul de l'impôt sur le revenu. Ils soutiennent que ces dispositions portent atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution. Après avoir analysé la question pour excès de pouvoir, le Conseil d'État a jugé que les commentaires administratifs ne réitéraient pas des dispositions législatives contraires à la Constitution et a rejeté la requête ainsi que les conclusions au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de la demande : Le Conseil d'État a d'abord déterminé que la requête de M. et Mme B... n'était recevable que dans la mesure où elle visait l'application des dispositions litigieuses, faisant ainsi une distinction sur les domaines concernés par la contestation.
2. Conformité à la Constitution : Le Conseil d'État a rappelé la décision du Conseil constitutionnel n° 2019-793 QPC du 28 juin 2019, qui a déclaré conformes à la Constitution certaines dispositions du code général des impôts. Sur cette base, le moyen soulevé par M. et Mme B... a été écarté : “le moyen tiré de ce que les commentaires administratifs attaqués réitèreraient des dispositions législatives contraires aux droits et libertés garantis par la Constitution ne peut qu'être écarté.”
3. Rejet de la demande : En conséquence, le Conseil d'État a conclu que M. et Mme B... n'étaient pas fondés à demander l'annulation des commentaires administratifs contestés, entraînant le rejet de la requête.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation des dispositions fiscales : Les dispositions du 2° du 7 de l'article 158 du code général des impôts stipulent que « [le] montant des revenus et charges énumérés [...] est multiplié par 1, 25 ». Cette interprétation est centrale pour comprendre le raisonnement des juges, car elle constitue la base législative des commentaires administratifs attaqués.
2. Lien avec le principe de légalité : La décision se fonde sur l'examen de la conformité des textes législatifs à la Constitution. Selon la décision du Conseil constitutionnel citée : “la référence 'c' et les mots 'et aux revenus distribués mentionnés à l'article 109 résultant d'une rectification des résultats de la société distributrice' figurant au 2° du 7 de l'article 158 du code général des impôts [...] [sont] conformes à la Constitution.”
3. Référence au droit administratif : L'article L. 761-1 du code de justice administrative précise que « le juge peut, dans ses décisions, mettre à la charge d'une des parties les frais exposés par l'autre partie », mais le juge a conclu que l'État, en tant que partie non perdante dans l'instance, ne peut pas être condamné à verser des frais à M. et Mme B... "Les dispositions de l'article L. 761-1 [...] font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de l'Etat."
Dans l'ensemble, cette décision met en avant le principe de la conformité des normes fiscales à la Constitution et souligne l'importance des clarifications apportées par le Conseil constitutionnel.