Résumé de la décision
La société Immobilière Carrefour a contesté des cotisations de taxe foncière sur des propriétés bâties, en raison d'une procédure irrégulière lors du jugement rendu par le tribunal administratif de Nice le 4 juillet 2018. En effet, le rapporteur public n'a pas prononcé de conclusions lors de l'audience, ce qui a été jugé contraire aux dispositions légales applicables. La décision a conduit à l'annulation du jugement contesté et au renvoi de l'affaire devant le tribunal administratif de Nice, ainsi qu'à l'octroi d'une indemnité de 2 000 euros à la société.
Arguments pertinents
1. Irregularité de la procédure : La décision souligne que le rapporteur public ne pouvait être dispensé de prononcer des conclusions dans le cadre d'un litige relatif à la taxe foncière sur des propriétés bâties, lorsque la valeur locative a été déterminée selon l'article 1496 du code général des impôts. La dispense de conclusions ne s'applique pas aux litiges concernant des locaux commerciaux ou industriels.
> "Il résulte de ces dispositions que le rapporteur public ne peut être dispensé de prononcer des conclusions dans un litige relatif à la taxe foncière sur les propriétés bâties portant sur des biens dont la valeur locative n'a pas été déterminée en application de l'article 1496 du code général des impôts."
2. Droit à un procès équitable : La société Immobilière Carrefour a été fondée à soutenir que l'absence de conclusions du rapporteur public a conduit à une procédure irrégulière, compromettant ainsi son droit à un procès équitable.
> "Par suite, la société Immobilière Carrefour est fondée à soutenir que le jugement du 4 juillet 2018 [...] a été rendu à l'issue d'une procédure irrégulière."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes de loi, notamment :
- Code de justice administrative - Article R. 732-1-1 : Cet article précise que le rapporteur public peut être dispensé de prononcer des conclusions dans certains contentieux, mais exclut explicitement les litiges relatifs à la taxe foncière sur les propriétés bâties lorsque la valeur locative est déterminée selon l'article 1496 du code général des impôts.
> "Sans préjudice de l'application des dispositions spécifiques à certains contentieux prévoyant que l'audience se déroule sans conclusions du rapporteur public, [...] le rapporteur public ne peut être dispensé de prononcer des conclusions dans un litige relatif à la taxe foncière sur les propriétés bâties."
- Code général des impôts - Article 1496 : Cet article définit les règles d'évaluation des locaux d'habitation et à usage professionnel, et par extension, les locaux commerciaux, ce qui est central dans l'affaire.
La décision met en lumière l'importance du respect des procédures administratives et du droit à un procès équitable, en soulignant que toute irrégularité dans le processus peut entraîner l'annulation des décisions rendues.