Résumé de la décision
La société Château Lilian Ladouys a sollicité du Grand port maritime de Bordeaux une autorisation d'occupation du domaine public fluvial pour l'installation d'un carrelet de pêche en 2010. Après avoir reçu des communications favorables de l'agent chargé de l'instruction, elle a effectué les travaux. Cependant, elle a été condamnée pour occupation illégale du domaine public. En conséquence, elle a tenté d'obtenir une indemnisation pour les préjudices subis. La Cour administrative d'appel de Bordeaux a condamné le Grand port maritime de Bordeaux à lui verser des indemnités, mais celui-ci s'est pourvu en cassation. La décision annulée a été considérée comme erronée, car l'agent n'avait pas la compétence pour délivrer l'autorisation d'occupation. L'arrêt de la cour a donc été annulé, et l'affaire renvoyée pour réexamen.
Arguments pertinents
1. Non-compétence de l'agent : La cour a jugé que l'agent n'avait pas la compétence pour délivrer l'autorisation, ce qui est un élément central dans ce cas. L'arrêt a souligné que "la société Lilian Ladouys devait être regardée comme ayant été titulaire d'une autorisation d'occupation du domaine public", mais cette assertion est erronée, car "le titre concerné n'avait pas été signé" et l'agent n'était pas habilité à le faire, constituant ainsi une « erreur de droit ».
2. Absence de titre d’occupation : La décision insiste sur le fait que, selon les articles du Code général de la propriété des personnes publiques, "nul ne peut, sans disposer d'un titre l'y habilitant, occuper une dépendance du domaine public". En l'absence d'une autorisation valide, l’occupation est considérée comme illégale.
Interprétations et citations légales
1. Non-respect des procédures d'autorisation : La cour a fait référence au Code général de la propriété des personnes publiques - Article L. 2122-1, qui stipule que "nul ne peut, sans disposer d'un titre l'y habilitant, occuper une dépendance du domaine public". Cette disposition établit clairement les principes selon lesquels l'occupation du domaine public doit être régulée par une autorisation formelle.
2. Erreurs dans l'instruction du dossier : La décision a également mis en avant le fait que l’agent de l’administration n’a pas respecté les protocoles appropriés : "l'agent en charge de l'instruction du dossier n'était pas compétent pour délivrer une telle autorisation d'occupation". Cela révèle une lacune dans la gestion administrative qui a conduit à des conséquences juridiques pour la société Château Lilian Ladouys.
3. Conséquences de la non-autorisation : L'arrêt rappelle que toute occupation sans titre valide entraîne des sanctions, illustrant ainsi les répercussions juridiques de l'infraction à la législation sur le domaine public.
En conclusion, la décision se base sur une interprétation stricte des règlements relatifs au domaine public, mettant en lumière les enjeux de compétence administrative et la nécessité d'une autorisation écrite pour toute occupation légale.