Résumé de la décision :
Mme A... a soumis une requête au Conseil d'Etat le 29 janvier 2018, demandant la rectification pour erreur matérielle d'une précédente décision (n° 411398) datée du 24 novembre 2017, qui avait refusé l'admission de son pourvoi. Son argument principal reposait sur une prétendue erreur dans l'appréciation de la cour administrative d'appel de Bordeaux concernant l'exigibilité des suppléments d'impôt sur la fortune. Le Conseil d'Etat a rejeté sa requête, considérant qu'aucune erreur matérielle n'était présente et que les évaluations faites relevaient d'une appréciation juridique.
Arguments pertinents :
1. Erreur matérielle : Le Conseil d'Etat affirme que le recours en rectification d'erreur matérielle est destiné à corriger des erreurs non imputables aux parties, qui pourraient influencer la décision. La décision souligne que l'omission de répondre à un moyen peut constituer une erreur matérielle, mais uniquement lorsque ce moyen n'exige pas d'interprétation juridique.
- Citation : "L'omission de répondre à un moyen constitue en principe [...] une erreur matérielle susceptible d'être rectifiée."
2. Identification des moyens : Dans le cas de Mme A..., le Conseil d'Etat a validé qu'il n'y avait pas d'erreur matérielle dans l’identification du moyen soulevé. Il a précisé que le refus de son pourvoi reposait sur une appréciation juridique qui ne peut être remise en cause par un recours en rectification.
- Citation : "En statuant ainsi, le Conseil d'Etat a identifié, sans erreur matérielle, le moyen soulevé par Mme A..."
Interprétations et citations légales :
1. Code de justice administrative - Article R. 833-1 : Cet article précise les conditions sous lesquelles une partie peut demander la rectification d'une décision ayant des erreurs matérielles. Il est clair que ces erreurs ne doivent pas être imputables aux parties concernées.
- Citation : "Lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel ou du Conseil d'Etat est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification."
2. Limites du recours : Le Conseil d'Etat rappelle également que les erreurs reconnues dans un jugement ne suffisent pas à justifier un recours en rectification si elles relèvent d'une interprétation logique ou d'une appréciation juridique.
- Citation : "La requérante n'est pas recevable à remettre en cause par la voie d'un recours en rectification d'erreur matérielle."
Dans l'ensemble, la décision du Conseil d'Etat souligne l'importance de différencier entre les erreurs matérielles et les appréciations juridiques dans l'évaluation des recours, afin de préserver l'intégrité et la clarté du processus juridictionnel.