Résumé de la décision
Cette décision concerne le pourvoi de Mme A... contre un arrêt rendu par la cour administrative d'appel de Paris, qui a confirmé le jugement du tribunal administratif de Paris. Mme A... contestait des impositions supplémentaires d'impôt sur le revenu, de contributions sociales et des pénalités, résultant d'une rectification fiscale menée par l'administration suite à un examen de sa situation fiscale pour les années 2010 et 2011. La cour a jugé que Mme A... n'avait pas pu prouver la légitimité des montants et des prêts invoqués, et a confirmé que les fonds encaissés avaient été imposés dans la catégorie des bénéfices non commerciaux. Le pourvoi de Mme A... a été rejeté, la cour concluant qu'elle n'était pas fondée à demander l'annulation de l'arrêt attaqué.Arguments pertinents
1. Incapacité à prouver l’existence d’un prêt : La cour a jugé que Mme A... n'avait pas réussi à établir qu'elle avait bénéficié d'un prêt de 150 000 euros, en raison de l'absence de date certaine “[...] n’avait pas date certaine, faute d’avoir été enregistré [...]” ce qui rendait son remboursement postérieur à des événements encaminant une suspicion de détournement.2. Utilisation des fonds : Concernant la somme de 470 000 euros, la cour a estimé que Mme A... n'avait pas prouvé son utilisation pour des prestataires, notant qu'elle avait fourni des explications contradictoires : “[...] la contribuable n’établissait pas que la somme de 470 000 euros avait été utilisée [...]”.
3. Détournement de fonds : Il a été établi que des chèques avaient été encaissés à son profit ou celui d'une société qu'elle avait créée, ce qui était interprété comme un détournement : “[...] la cour a pu [...] déduire [...] que la contribuable avait la pleine disposition des fonds [...]”.
Interprétations et citations légales
La décision s'est fondée sur le Code général des impôts - Article 92, qui définit ce qui constitue des bénéfices non commerciaux. Il précise : “Sont considérés comme provenant de l’exercice d’une profession non commerciale [...] toutes occupations, exploitations lucratives […]”. Cela a servi de base pour justifier l'imposition des fonds encaissés par Mme A... en tant que revenus d'une activité occulte.La décision a également été renforcée par l'ensemble des éléments factuels qui montrent que Mme A... utilisait des fonds dont elle avait disposé et n'a pas pu démontrer le caractère légal de ses opérations. En ce sens, la cour a conclu qu'il n'était pas nécessaire pour elle de rechercher si Mme A... était seule maître de l'affaire, car les faits étaient suffisants pour conclure à la légitimité de l'imposition : “La cour, qui n’était pas tenue de rechercher si Mme A… pouvait être regardée comme seule maître de l’affaire, a pu [...]”.
Ainsi, cette décision illustre la rigueur de l'interprétation des faits dans le cadre d'une évaluation de la situation fiscale, en mettant en avant l'importance de prouver la légitimité de ses revenus face à des accusations de détournement.