Résumé de la décision
Dans cette affaire, suite aux élections municipales du 15 mars 2020 dans la commune de Pretin (Jura), M. F. B... a été élu conseiller municipal avec 65,78 % des suffrages. M. et Mme G... ont contesté cette élection, arguant de l'inéligibilité de M. B... en raison de son statut d'entrepreneur de services municipaux. Le tribunal administratif de Besançon a annulé l'élection de M. B..., mais a rejeté la demande de M. et Mme G... de proclamer M. D... comme élu. M. B... a interjeté appel. La décision de la cour a annulé le jugement du tribunal administratif, déclarant que M. B... n'était pas inéligible et que l'élection devait être rétablie.
Arguments pertinents
1. Inéligibilité de M. B... : La cour a examiné si M. B... pouvait être considéré comme un "entrepreneur de services municipaux" inéligible en vertu de l'article L. 231 du code électoral. La cour a conclu que les travaux réalisés par M. B... étaient occasionnels et non réguliers, citant "ces interventions, qui se sont limitées à un total de 67 heures de travail facturées," ce qui ne le classe pas dans la catégorie d’inéligibilité.
2. Jugement sur la contestation : La cour a également rejeté la demande de M. et Mme G... de déclarer M. D... comme élu, affirmant que leur protestation était sans fondement, considérant que M. B... n'aurait pas dû être déclaré inéligible en premier lieu.
3. Frais de justice : La cour a également statué qu'il n'y avait pas lieu de condamner M. B... et M. et Mme G... aux frais de justice en vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, étant donné que M. B... n'était pas la partie perdante.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 231 du Code électoral : Cet article stipule que certaines catégories de personnes, telles que les entrepreneurs de services municipaux, ne peuvent être élus conseillers municipaux. La cour souligne que les travaux réalisés par M. B... n’avaient pas de caractère régulier, ce qui le rend inéligible. La citation clé en est : "ne peuvent être élus conseillers municipaux dans les communes situées dans le ressort où ils exercent ou ont exercé leurs fonctions depuis moins de six mois".
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article concerne les frais de justice et précise que la partie perdante peut être condamnée à payer les frais de l'autre partie. La cour a refusé l'imposition de tout frais à M. B..., car il n’était pas en position de perte dans cette affaire. La décision cite: "les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de M. B... la somme que M. et Mme G... demandent".
Ainsi, la décision de la cour repose sur une analyse minutieuse de la nature des fonctions exercées par M. B... en tant qu'autoentrepreneur et sur l'interprétation des règles d'inéligibilité en rapport avec ces fonctions temporaires. La cour a validé l’élection de M. B... tout en rejetant les demandes des requérants.