Résumé de la décision :
Mme C... a introduit un recours devant la cour afin d'annuler une décision du juge des référés du tribunal administratif de Poitiers, qui avait rejeté sa demande de provision de 35 000 euros en raison des carences de l'État dans la prise en charge des troubles autistiques de son fils. La cour a confirmé le rejet de la demande, estimant que l'obligation de l'État n'était pas non sérieusement contestable, et a également rejeté la demande de condamnation de l'État à verser des frais sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents :
1. Obligation de scolarisation : Mme C... soutenait que l'État avait une obligation de résultat quant à la scolarisation de son fils, qui avait été déscolarisé sur une longue période. La cour a noté que cela ne suffisait pas à prouver une carence de l'État.
2. Absence de prise en charge pluridisciplinaire : Il est rappelé que, selon l'article L. 241-6 du code de l'action sociale et des familles, la carence de l'État peut être caractérisée si un enfant autiste ne peut être pris en charge faute de places. Toutefois, la cour a souligné que d'autres motifs de refus d'admission aux établissements désignés peuvent exister, ce qui ne permet pas d'établir une responsabilité de l'État.
3. Degré de certitude : La cour a conclu que les éléments présentés par Mme C... ne permettaient pas d'établir avec un degré suffisant de certitude les causes du préjudice allégué, ni l'existence d'une carence de l'État.
Interprétations et citations légales :
- Code de justice administrative - Article R. 541-1 : Ce texte autorise le juge des référés à accorder une provision si l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable. Pour la cour, "il appartient au juge des référés de s'assurer que les éléments qui lui sont soumis par les parties sont de nature à établir l'existence de cette obligation avec un degré suffisant de certitude."
- Code de l'action sociale et des familles - Article L. 241-6 : Concernant la prise en charge des enfants autistes, il stipule que la carence de l'État peut être constatée si un enfant ne peut être pris en charge faute de places. Cependant, la cour a averti que des refus d'admission pour d'autres motifs peuvent neutraliser cette présomption.
En somme, la décision de la cour repose sur l'évaluation de la preuve et la reconnaissance des divers motifs qui peuvent affecter la mise en oeuvre des obligations de l'État vis-à-vis des enfants ayant des troubles autistiques, ce qui limite fortement la capacité de Mme C... à établir une carence non contestable.