Résumé de la décision
Dans cette affaire, la SCCV Les Balcons de l'Arly a contesté le non-respect, par la commune de Crest-Voland, d'un jugement ordonnant la réexamen d'une demande de permis de construire. Un arrêt du 3 août 2015 avait prononcé une astreinte de 100 euros par jour à compter du 6 août 2015 si la commune ne justifiait pas l'exécution du jugement dans un délai d'un mois. Au moment de la décision du 14 juin 2016, Crest-Voland n'avait pas prouvé l'exécution du jugement, entraînant la liquidation de l'astreinte d'un montant total de 31 300 euros, dont 20 % étaient attribués à la SCCV et 80 % au budget de l'État.
Arguments pertinents
1. Inexécution constatée : La cour constate que la commune de Crest-Voland n'a pas communiqué de preuves d'exécution du jugement n° 1205907. La mention de la "convention d'objectifs" n'est pas suffisante pour exonérer la commune de son obligation.
2. Liquidation de l'astreinte : Selon l'article L. 911-7 du code de justice administrative, l'inexécution donne lieu à la liquidation de l'astreinte. La cour rappelle que l'astreinte, au taux fixé de 100 euros par jour, doit être appliquée à partir de la date d'expiration du délai donnée et celle-ci est calculée jusqu'au moment de la décision à 31 300 euros.
3. Répartition de l'astreinte : La cour décide de répartir le montant de l'astreinte, attribuant 20 % à la SCCV Les Balcons de l'Arly et 80 % au budget de l'État, soulignant que l'engagement d'une part de l'astreinte au budget de l'État est conforme à l'article L. 911-8 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 911-7, Code de justice administrative : Cet article précise que "En cas d'inexécution totale ou partielle ou d'exécution tardive, la juridiction procède à la liquidation de l'astreinte qu'elle avait prononcée". Cela justifie la liquidation immédiate de l'astreinte pour la cour, qui n'a pas constaté de mesures prises par la commune pour se conformer au jugement.
2. Article L. 911-8, Code de justice administrative : Selon cet article, "La juridiction peut décider qu'une part de l'astreinte ne sera pas versée au requérant". Dans ce cas, la cour opte pour une attribution partielle au requérant et une part attribuée au budget de l'État, ce qui reflète une interprétation des conditions de répartition des astreintes.
3. Article R. 921-7, Code de justice administrative : Cet article indique que la cour doit se prononcer sur l'astreinte si les mesures d'exécution n'ont pas été prises. Cela consacre le pouvoir de la juridiction d'agir d'office dans le cadre de la liquidation des astreintes.
Conclusion
La décision rendue par la cour souligne la rigueur du respect des obligations administratives et des jugements judiciaires, tout en précisant les mécanismes juridiques permettant la liquidation des astreintes en cas de non-exécution. L'application des articles pertinents du Code de justice administrative garantit la protection des droits des requérants tout en permettant à l'État de bénéficier d'une part des astreintes perçues.