Résumé de la décision
M. et Mme B... ont fait appel d'un jugement par lequel le tribunal administratif de Nîmes a refusé de les décharger des compléments d'imposition à l'impôt sur le revenu et aux contributions sociales pour les années 2010 et 2011, associés à la société civile immobilière (SCI) Na An Iss. Ils soutenaient que certaines sommes perçues n'étaient pas des recettes, mais des apports ou des prêts, et que certaines charges devaient être déduites. La Cour a rejeté leur requête, concluant qu'ils n'avaient pas apporté la preuve du caractère exagéré des impositions.
Arguments pertinents
1. Charge de la preuve : La Cour précise que les requérants, ayant choisi de s'abstenir de répondre à la proposition de rectification de l'administration, supportent la charge de prouver que les impositions sont exagérées, conformément à l'article R. 194-1 du livre des procédures fiscales : "peut obtenir la décharge ou la réduction de l'imposition, en démontrant son caractère exagéré".
2. Imposition des recettes : La Cour estime que l'administration a correctement considéré l'ensemble des crédits bancaires comme des recettes, en l'absence de preuves tangibles contre la qualification d'apports ou de prêts. Les requérants ont présenté des pièces justificatives, mais celles-ci manquent de valeur probante, ne permettant pas de démontrer de manière satisfaisante l'origine des crédits.
3. Dépenses déductibles : Les demandes de déduction des charges d'entretien, de réparation, et des intérêts d'emprunt ont été rejetées car les pièces fournies (tableaux d'amortissement) n'étaient pas rattachables à la SCI et n'étaient pas en conformité avec les déclarations fiscales, ce qui ne permet pas de soutenir leur déductibilité.
Interprétations et citations légales
1. Imposition des sociétés civiles immobilières : L'article 8 du Code général des impôts précise que les associés de SCI sont personnels soumis à l'impôt sur le revenu pour leur part de bénéfices. Cela signifie que les bénéfices doivent être calculés selon les règles applicables aux revenus fonciers, et toute anomalie dans la déclaration peut entraîner des rehaussements.
2. Notion de bénéfice imposable : L'article 13 du Code général des impôts définit le bénéfice imposable comme l'excédent entre les produits bruts et les charges admises en déduction : "Le bénéfice ou revenu imposable est constitué par l'excédent du produit brut... sur les dépenses effectuées en vue de l'acquisition et de la conservation du revenu". Ceci souligne l'importance de justifier à la fois les recettes reçues et les dépenses engagées pour qu'une déduction soit acceptée.
3. Charge de la preuve : Selon l'article R. 194-1 du livre des procédures fiscales, le contribuable qui s'abstient de répondre à une proposition de rectification doit démontrer le caractère exagéré des impositions : "Lorsque... le contribuable présente cependant une réclamation... il peut obtenir la décharge... en démontrant son caractère exagéré". Cela renforce le principe selon lequel la preuve incombe à la partie qui conteste la rectification.
En synthèse, la décision de la Cour repose sur une analyse rigoureuse des éléments de preuve fournis par les requérants, qui se sont avérés insuffisants pour établir leur position. La jurisprudence souligne ainsi l'importance de la documentation précise et crédible dans le cadre des contentieux fiscaux.