Résumé de la décision
M. A... B..., résidant en France depuis plus de dix ans, a contesté le refus du préfet du Val-d'Oise d'accorder un certificat de résidence algérien portant mention "vie privée et familiale". La Cour administrative d'appel a annulé le jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise, considérant que le préfet avait méconnu les stipulations de l'accord franco-algérien, et a enjoint le préfet de délivrer le titre de séjour demandé dans un délai de deux mois. L'État a également été condamné à verser 1 500 euros à M. B... pour les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Non-consultation de la commission : Le préfet ne pouvait se prononcer sur la demande de M. B... sans consulter la commission du titre de séjour, conformément à l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Cela souligne l'importance des étapes procédurales dans l'examen des demandes de titre de séjour.
2. Droits découlant de l'accord franco-algérien : M. B... a justifié d'une résidence habituelle en France depuis plus de dix ans, ce qui, selon le 1° de l'article 6 de l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968, oblige à délivrer le certificat de résidence de plein droit. La Cour a estimé que le préfet avait méconnu ces stipulations en rejetant la demande.
3. Violation des droits humains : Le refus du titre de séjour était également considéré comme une atteinte à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a pris en compte cet aspect pour conclure à une erreur manifeste d'appréciation.
Interprétations et citations légales
- Article 6 de l'accord franco-algérien : "le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit : / 1° au ressortissant algérien, qui justifie par tout moyen résider en France depuis plus de dix ans..."
Cette disposition souligne le caractère automatique de l'octroi d'un titre de séjour pour les ressortissants algériens répondant à cette condition, ce qui a été central dans l'argumentation de M. B...
- Article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article exige la consultation de la commission du titre de séjour avant toute décision sur les demandes de titre, ce qui illustre la nécessité de respecter les procédures administratives établies.
- Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale...". La CAA a utilisé cette base pour établir que le refus de délivrer un titre de séjour pourrait constituer une violation des droits fondamentaux de M. B...
Ces éléments juridiques ont permis à la Cour d'établir que le refus avait été mal fondé et qu'une injonction devait être prononcée pour corriger la situation administrative de M. B...