Résumé de la décision
La Cour de Cassation a rejeté le pourvoi de X... (Louis) contre un arrêt de la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Lyon, en date du 2 octobre 1962, qui avait confirmé l'ordonnance du juge d'instruction désignant un expert unique en raison de l'urgence et d'une mesure d'économie. X... avait été mis en cause pour plusieurs infractions, dont escroqueries et abus de confiance, et contestait la régularité de la désignation de l'expert unique, arguant d'une violation des formes prescrites par le Code de procédure pénale.
Arguments pertinents
1. Urgence et ordre public : La Chambre d'accusation a justifié la désignation d'un expert unique par l'urgence de la situation, soulignant que X... avait profité de l'âge avancé de l'huissier titulaire pour exercer ses fonctions. L'arrêt stipule : "il importait des lors, dans une matière touchant à l'ordre public, que les opérations d'expertise fussent rapidement entreprises."
2. Acceptation de l'expertise : La Cour a noté que X... avait explicitement donné son accord tant sur le principe de l'expertise que sur la désignation de l'expert unique, ce qui a été déterminant pour la validité de l'ordonnance. L'arrêt précise que "la tardiveté de la signification de l'ordonnance n'avait pu entacher la validité intrinsèque de l'acte lui-même."
3. Réponse aux conclusions : La Chambre d'accusation a répondu aux arguments de X..., affirmant que la question de la tardiveté de la signification ne justifiait pas la nullité de l'ordonnance, car l'inculpé avait eu l'opportunité d'exercer ses droits en relevant appel.
Interprétations et citations légales
1. Code de procédure pénale - Article 159 : Cet article stipule que, dans certaines circonstances, un expert unique peut être désigné. La Cour a interprété cet article en tenant compte des circonstances particulières de l'affaire, affirmant que "la désignation d'un expert unique était néanmoins justifiée dans les conditions prévues par l'article 159, alinéa 1, du Code de procédure pénale."
2. Violation des droits de la défense : La décision a également abordé la question des droits de la défense, en précisant que l'absence de signification dans les délais prescrits ne portait pas atteinte aux intérêts de la défense, car celle-ci avait pu exercer ses droits. Cela est en ligne avec l'article 7 de la loi du 20 avril 1810, qui vise à protéger les droits des parties dans la procédure pénale.
3. Réponse aux conclusions : La Cour a souligné que la Chambre d'accusation avait répondu de manière adéquate aux conclusions de X..., en précisant que "ces motifs répondent aux conclusions du demandeur, en ce qu'elles soutenaient, à tort, que la tardiveté de la signification de l'ordonnance devait, par ce seul fait, entraîner la nullité de cette décision elle-même."
En somme, la décision de la Cour de Cassation s'appuie sur une interprétation rigoureuse des textes de loi applicables, tout en tenant compte des circonstances particulières de l'affaire et des droits de la défense.