Résumé de la décision
La Cour de cassation a été saisie d'un pourvoi de X... contre un arrêt de la Cour d'appel de Grenoble du 13 octobre 1961, qui l'avait condamné à une amende de 2000 nouveaux francs pour avoir construit sans permis et ordonné la démolition de cette construction sous astreinte. La Cour a confirmé la culpabilité de X... pour infraction à l'article 103 du Code de l'urbanisme, mais a cassé l'arrêt concernant l'ordonnance de démolition et l'astreinte, en raison d'une violation de l'article 104 du même code, qui exigeait que le tribunal fixe un délai pour régulariser la situation avant de prononcer une astreinte.
Arguments pertinents
1. Culpabilité et infraction : La Cour d'appel a établi que X... avait construit sans avoir obtenu le permis de construire requis, ce qui constitue une infraction à l'article 103 du Code de l'urbanisme. La Cour a noté que le fait que la construction ait été vendue par la suite n'était pas pertinent pour établir la culpabilité :
> "L'arrêt n'a nullement fondé cette déclaration de culpabilité sur le fait que le prévenu aurait ultérieurement vendu ladite construction, circonstance qui est d'ailleurs sans rapport avec l'incrimination retenue."
2. Responsabilité pénale : La Cour a également souligné que la responsabilité pénale de X... ne dépendait pas de la propriété du terrain sur lequel la construction avait été érigée, mais de la violation des règles d'urbanisme :
> "Il est indifférent à l'égard de la responsabilité pénale encourue en l'espèce par celui-ci, que le terrain sur lequel il a édifié la construction litigieuse ne soit pas sa propriété personnelle."
3. Astreinte et régularisation : La Cour a cassé l'ordonnance de démolition et l'astreinte en raison de l'absence de fixation d'un délai pour régulariser la situation, comme l'exige l'article 104 du Code de l'urbanisme :
> "La Cour d'appel, qui n'a pas fixé au demandeur un délai pour régulariser la situation et à l'expiration duquel, seulement, peut commencer à courir l'astreinte prévue par l'article 104 du Code de l'urbanisme, a violé ledit article."
Interprétations et citations légales
1. Application de l'article 103 du Code de l'urbanisme : Cet article impose l'obligation d'obtenir un permis de construire avant d'ériger une construction. La Cour a interprété cet article de manière stricte, en affirmant que la vente ultérieure de la construction ne modifie pas la responsabilité pénale de l'auteur de l'infraction.
2. Régularisation selon l'article 104 du Code de l'urbanisme : Cet article stipule que le tribunal doit accorder un délai pour régulariser la situation avant de prononcer une astreinte. La Cour a souligné l'importance de cette procédure pour garantir le droit à la défense et la possibilité de se conformer à la législation :
> "Sur requête du ministère public agissant à la demande du ministre du Logement et de la Reconstruction, le tribunal saisi de la poursuite impartit au bénéficiaire des travaux sous peine d'une astreinte de 5 à 50 nouveaux francs par jour de retard, un délai pour régulariser la situation."
En conclusion, la décision de la Cour de cassation a mis en lumière l'importance de respecter les procédures prévues par le Code de l'urbanisme, tout en confirmant la responsabilité pénale pour les infractions liées à la construction sans permis.