Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Mohamed X contre un arrêt de la Cour d'appel de Caen, daté du 6 mars 1963, qui l'avait condamné à 15 mois de prison et à la relégation pour vol et tentative de vol. Le pourvoi contestait la légalité de la peine de relégation, arguant que la Cour d'appel n'avait pas correctement appliqué les dispositions de la loi du 3 juillet 1954 modifiant l'article 4 de la loi du 27 mai 1885.
Arguments pertinents
Le moyen unique de cassation soulevé par le demandeur se concentrait sur la prétendue violation de la loi et l'insuffisance des motifs. Il soutenait que la relégation, bien que désormais facultative, nécessitait une motivation spécifique de la part du juge, en vertu de l'alinéa 1 de l'article 4 de la loi de 1885. La Cour de cassation a répondu que la loi du 3 juillet 1954 n'imposait pas une obligation de motivation pour la décision de relégation, affirmant que :
> "LA LOI DU 3 JUILLET 1954, QUI A MODIFIE L'ARTICLE 4 DE LA LOI DU 27 MAI 1885, N'A NULLEMENT ENTENDU IMPOSER AUX JUGES L'OBLIGATION DE MOTIVER L'OPPORTUNITE DE LEUR DECISION."
La Cour a jugé que les juges avaient suffisamment exposé leurs raisons en se référant aux condamnations retenues et en mentionnant la loi applicable.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur une interprétation des modifications apportées par la loi du 3 juillet 1954 à l'article 4 de la loi du 27 mai 1885. Avant cette modification, la relégation était considérée comme une peine obligatoire pour certaines infractions. La nouvelle législation a rendu cette peine facultative, ce qui a modifié la manière dont les juges doivent l'appliquer.
Loi du 27 mai 1885 - Article 4 (modifié par la loi du 3 juillet 1954) : Cet article stipule que la relégation n'est plus obligatoire, mais facultative, ce qui signifie que le juge a un pouvoir discrétionnaire dans son application. La Cour de cassation a interprété cette modification comme ne nécessitant pas une motivation détaillée pour chaque décision de relégation.
En conclusion, la Cour a affirmé que tant que les juges avaient mentionné la loi applicable et avaient justifié leur décision en se basant sur les condamnations, leur décision était conforme à la législation en vigueur. Cela a conduit au rejet du pourvoi, confirmant ainsi la régularité de l'arrêt de la Cour d'appel.