Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Charles X... contre un arrêt de la Cour de sûreté de l'État, qui l'avait condamné à cinq ans d'emprisonnement avec sursis pour complot contre l'autorité de l'État. Charles X... contestait la régularité de la procédure, notamment en raison de la disjonction de certains chefs d'inculpation et du manque de mention de la majorité des voix dans la feuille des questions. La Cour a confirmé que la procédure avait été respectée et que les décisions prises étaient conformes à la loi.
Arguments pertinents
1. Sur la disjonction des chefs d'inculpation : La Cour a statué que la disjonction ordonnée par la Cour de sûreté de l'État n'avait pas violé les droits de la défense. Elle a précisé que "la disjonction devait entraîner soit le jugement immédiat des autres chefs d'inculpation, soit le renvoi à une autre audience", mais que la décision de suspendre l'audience était une mesure d'ordre qui ne portait pas préjudice au demandeur.
2. Sur la mention de la majorité des voix : Concernant le second moyen, la Cour a affirmé qu'aucune disposition de la loi n'exigeait que la feuille des questions mentionne la majorité des voix. Elle a souligné que "c'est l'arrêt qui doit énoncer à peine de nullité tant les questions posées et les décisions rendues que les peines prononcées avec l'indication que celles-ci l'ont été à la majorité des voix", ce qui était le cas dans l'arrêt attaqué.
Interprétations et citations légales
1. Disjonction des chefs d'inculpation : La Cour a interprété les articles de la loi n° 63-23 du 15 janvier 1963, en particulier l'article 1er, alinéas 1 à 4, qui régissent la compétence de la Cour de sûreté de l'État. La décision de disjoindre certains chefs d'inculpation a été jugée conforme à la loi, car "l'examen relevait de la compétence de la Cour de sûreté de l'État constituée suivant la composition spéciale prévue".
2. Mention de la majorité des voix : La Cour a fait référence à l'article 42 de la loi n° 63-23 du 15 janvier 1963, qui stipule que "c'est l'arrêt qui doit énoncer à peine de nullité tant les questions posées et les décisions rendues que les peines prononcées". Cela signifie que la mention de la majorité des voix dans la feuille des questions n'est pas une exigence formelle, tant que l'arrêt lui-même respecte cette obligation.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation a confirmé la régularité de la procédure suivie par la Cour de sûreté de l'État et a rejeté les moyens de cassation soulevés par Charles X..., considérant que les droits de la défense avaient été respectés et que les dispositions légales avaient été appliquées correctement.