Résumé de la décision
Dans cette affaire, X... (Ferdinand) a été condamné par la Cour d'appel de Chambéry pour construction sans permis, avec une amende de 150 francs et une ordonnance de démolition. X... a formé un pourvoi en cassation, contestant la décision sur plusieurs moyens, notamment en invoquant la prescription de l'infraction et des vices de procédure. La Cour de cassation a partiellement cassé l'arrêt de la Cour d'appel, en annulant uniquement l'ordonnance de démolition, en raison de l'absence d'audition du représentant du ministre de l'Urbanisme, ce qui constitue une formalité substantielle.
Arguments pertinents
1. Prescription de l'infraction : La Cour a rejeté le moyen relatif à la prescription en affirmant que l'infraction de construction sans permis se prolonge tant que les travaux ne sont pas achevés. Elle a constaté que des travaux avaient été réalisés en 1960, ce qui signifie que l'infraction n'était pas prescrite. La Cour a précisé : « L'INFRACTION AUDIT ARTICLE, SI ELLE N'EST PAS SUCCESSIVE, S'ACCOMPLIT PENDANT TOUT LE TEMPS OU LES TRAVAUX SONT EXECUTES ».
2. Omission de l'audition du représentant du ministre : La Cour a souligné que l'ordonnance de démolition ne pouvait être prononcée sans que le représentant du ministre ait été entendu, conformément à l'article 103 du Code de l'Urbanisme. La Cour a noté que « ces prescriptions sont substantielles » et que l'absence de mention de cette audition dans l'arrêt de la Cour d'appel constitue une violation des exigences légales.
Interprétations et citations légales
1. Prescription de l'infraction : La Cour a interprété l'article 84 du Code de l'Urbanisme, qui stipule que toute construction doit être précédée d'un permis. Elle a établi que l'infraction se prolonge jusqu'à l'achèvement des travaux, ce qui est corroboré par le fait que les travaux de finition ont été réalisés moins de trois ans avant les poursuites. Cela implique que la prescription ne peut être acquise tant que les travaux sont en cours.
- Code de l'Urbanisme - Article 84 : « Quiconque désire entreprendre une construction à usage d'habitation, ou non, doit, au préalable, obtenir un permis de construire. »
2. Audition du représentant du ministre : La Cour a fait référence à l'article 103 du Code de l'Urbanisme, qui impose l'audition du représentant du ministre avant de prononcer une démolition. L'absence de cette formalité a conduit à la cassation de l'ordonnance de démolition.
- Code de l'Urbanisme - Article 103 : « Le tribunal peut ordonner, après audition du représentant du ministre du logement et de la reconstruction, soit la mise en conformité des constructions avec le permis de construire, soit la démolition des constructions irrégulières. »
En conclusion, la décision de la Cour de cassation met en lumière l'importance des formalités substantielles dans les procédures d'urbanisme et souligne que la prescription d'une infraction liée à la construction sans permis est liée à l'achèvement des travaux.