Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Dame X..., veuve Y..., contre un arrêt de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence daté du 25 octobre 1962. Cette dernière l'avait condamnée pour des manquants au compte de spiritueux et au compte d'anethol, lui infligeant huit jours d'emprisonnement avec sursis ainsi que diverses amendes et pénalités fiscales. La requérante contestait la décision en invoquant la force majeure et en arguant que les juges du fond avaient mal interprété les infractions qui lui étaient reprochées.
Arguments pertinents
1. Sur la force majeure : La Cour a constaté que le vol allégué par Dame X... avait été commis à l'aide de fausses clés, et que l'entrepôt avait été laissé sans surveillance et sans serrure de sécurité pendant les congés. La Cour a jugé que ces circonstances ne constituaient pas un cas de force majeure, car la garde de l'entrepôt était assurée de manière précaire et il était possible pour le négociant de prévoir et d'empêcher cet événement. La Cour a donc déclaré que "la Dame X... n'était pas fondée à invoquer la force majeure".
2. Sur les manquants constatés : La Cour a également noté que la citation délivrée à la prévenue et le procès-verbal des poursuites indiquaient clairement que les manquants concernaient à la fois l'alcool et l'anethol. La condamnation pour manquants au compte général des spiritueux était justifiée par l'existence de ces deux infractions, et les sanctions étaient prévues par les textes applicables. La Cour a conclu que "le moyen manque par le fait qui lui sert de base".
Interprétations et citations légales
1. Force majeure : La décision repose sur l'interprétation de la force majeure dans le cadre des obligations de garde. La Cour a précisé que pour écarter la force majeure, il fallait établir l'existence d'une négligence ayant facilité la commission du vol. En l'espèce, le fait que l'entrepôt ait été laissé sans surveillance et sans serrure de sécurité a été interprété comme une négligence suffisante pour rejeter l'argument de force majeure.
2. Infractions fiscales : La Cour a appliqué plusieurs articles du Code général des impôts et de la loi du 20 avril 1810. Les articles pertinents incluent :
- Code général des impôts - Article 406 bis : relatif aux manquants et aux pénalités fiscales.
- Code général des impôts - Articles 1760, 1768, 1771 : concernant les sanctions applicables aux manquants.
- Code général des impôts - Article 1615 : précisant les modalités de contrôle et de sanction.
La Cour a souligné que les manquants constatés étaient passibles de sanctions et que les juges du fond avaient correctement appliqué les textes en prononçant des condamnations pour les deux types d'infractions.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation s'appuie sur une analyse rigoureuse des faits et des textes de loi, confirmant ainsi la légitimité des condamnations prononcées par la Cour d'appel.