Résumé de la décision
La Cour de cassation a été saisie d'un pourvoi du Procureur général près la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, contestation d'un arrêt du 31 octobre 1963 qui avait statué sur un incident contentieux relatif à l'exécution d'une peine prononcée contre X... (Janick) pour coups et blessures volontaires. La Cour d'appel avait ordonné la confusion d'une peine d'un mois d'emprisonnement avec une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis, ce qui a conduit à une interprétation selon laquelle la peine d'un mois ne devait pas être exécutée. La Cour de cassation a annulé cet arrêt, considérant qu'il avait méconnu les effets de la confusion des peines.
Arguments pertinents
1. Violation des articles de loi : La Cour a relevé que l'arrêt attaqué violait les articles 1351 du Code civil, 7 de la loi du 20 avril 1810, et d'autres dispositions, en interprétant la décision de la Cour d'appel de manière à modifier les effets d'une décision antérieure sans qu'il y ait eu demande d'interprétation. Cela a été jugé inacceptable, car une juridiction ne peut pas ajouter des dispositions nouvelles sous couvert d'interprétation.
2. Existence des peines : La Cour a affirmé que, en cas de confusion de peines, chaque peine conserve son existence et ses caractéristiques propres. Ainsi, la peine d'un mois d'emprisonnement, bien qu'associée à une peine plus longue avec sursis, reste immédiatement exécutoire. La confusion ne doit pas être interprétée comme une annulation de la peine la plus faible.
3. Effets de la confusion : La Cour a précisé que la confusion des peines a pour effet de dispenser, en cas de révocation du sursis, de l'exécution totale ou partielle de la première peine en fonction de la durée de l'emprisonnement subi en vertu de la seconde condamnation. Cela souligne que la peine d'un mois d'emprisonnement devait être exécutée, indépendamment de la confusion.
Interprétations et citations légales
1. Code civil - Article 1351 : Cet article stipule que "l'autorité de la chose jugée n'est pas seulement attachée à la décision, mais aussi à son interprétation". La Cour a souligné que l'arrêt attaqué a étendu les effets d'une décision antérieure sans ambiguïté, ce qui constitue une violation de ce principe.
2. Code pénal - Article 5 : Cet article précise que "nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi pénale". La Cour a noté que l'arrêt de la Cour d'appel a implicitement admis que, dans le cas de confusion de peines, la peine la plus faible ne peut être exécutée, ce qui contredit le caractère immédiatement exécutoire de cette peine.
3. Code de procédure pénale - Article 734 : Cet article traite des modalités d'exécution des peines. La Cour a rappelé que la confusion ne doit pas enlever à la peine la plus faible son caractère immédiatement exécutoire, ce qui a été méconnu dans l'arrêt attaqué.
En conclusion, la Cour de cassation a cassé et annulé l'arrêt interprétatif du 31 octobre 1963, renvoyant l'affaire devant la Cour d'appel de Nîmes pour qu'il soit statué à nouveau, conformément à la loi.