Résumé de la décision
La Cour de Cassation a rejeté le pourvoi formé par Jacques X... contre un arrêt de la Cour d'Appel de Paris, daté du 1er avril 1963, qui l'avait condamné pour faux témoignage en matière civile à trois mois d'emprisonnement avec sursis, 500 F d'amende, ainsi qu'à des dommages-intérêts à la partie civile. Jacques X... avait été interrogé en tant que témoin dans une procédure de divorce et avait déclaré n'avoir aucune relation avec la dame Y..., alors qu'il avait effectivement eu des relations avec elle, ce qui a conduit à sa condamnation pour complicité d'adultère.
Arguments pertinents
1. Sur la qualité de témoin et le faux témoignage : La Cour a affirmé que la déclaration de Jacques X..., bien qu'elle l'intéressait personnellement, était également pertinente pour l'affaire concernant la dame Y.... La Cour a souligné que le faux témoignage ne peut être excusé par des considérations personnelles, car cela mettrait en péril l'administration de la justice. La Cour a déclaré : « La loi ne distingue pas la fausse affirmation en défense personnelle du faux témoignage. »
2. Sur l'influence du faux témoignage : Concernant le second moyen de cassation, la Cour a précisé que, même si le faux témoignage de Jacques X... n'avait pas eu d'influence sur la décision du procès civil, cela ne l'exonérait pas de sa responsabilité pénale. La Cour a noté que « les juges du fond, ont, sans se contredire, ainsi donné une base légale à leur décision. »
Interprétations et citations légales
1. Sur le faux témoignage : Les articles 361 et suivants du Code pénal, qui punissent le faux témoignage, ne prévoient aucune exception. La Cour a interprété ces dispositions comme signifiant que « le témoin qui a prêté le serment prescrit par la loi ne peut être dispensé par aucune considération personnelle de remplir le devoir que ce serment lui impose. »
2. Sur l'absence d'influence : La Cour a également abordé le principe selon lequel le faux témoignage en matière civile ne peut être retenu que s'il a eu une influence sur la solution du litige. Cependant, elle a conclu que cela ne disculpait pas Jacques X... de sa responsabilité, car le faux témoignage reste un délit en soi, indépendamment de son impact sur le procès.
3. Sur la régularité de la procédure : La Cour a affirmé que la procédure était régulière, ce qui renforce la légitimité de la décision rendue par la Cour d'Appel.
En somme, la décision de la Cour de Cassation souligne l'importance de la vérité dans les témoignages juridiques et la nécessité de maintenir l'intégrité du système judiciaire, indépendamment des conséquences personnelles pour le témoin.