Résumé de la décision
La Cour de cassation a été saisie d'un pourvoi par Pierre X... contre un arrêt de la Cour d'appel de Rennes, qui l'avait condamné pour homicide involontaire à une amende de 100 F avec sursis. L'affaire concernait un accident survenu entre un piéton et un cycliste. La Cour d'appel avait retenu que, bien que Pierre X... n'ait pas violé l'article R 218 du Code de la route en ne se rangeant pas sur le bord de la chaussée, il avait commis une imprudence en ne se déplaçant pas sur l'accotement, ce qui avait conduit à la collision mortelle. La Cour de cassation a annulé cette décision, considérant que l'obligation de se ranger sur l'accotement ne découlait d'aucun texte légal.
Arguments pertinents
1. Violation des obligations légales : La Cour de cassation a souligné que l'arrêt attaqué avait imposé au piéton une obligation qui ne se trouvait pas dans les textes de loi applicables. En effet, l'article R 218 du Code de la route stipule que les piétons doivent se ranger sur le bord de la chaussée en l'absence de trottoir, mais ne les contraint pas à utiliser l'accotement.
2. Imprudence non fondée : La Cour a noté que l'imprudence reprochée à Pierre X... ne pouvait pas être justifiée par une obligation légale, ce qui a conduit à une appréciation erronée des faits. La décision de la Cour d'appel a été jugée arbitraire, car elle a mis à la charge du piéton une responsabilité qui n'était pas fondée sur un texte de loi.
Interprétations et citations légales
1. Article R 218 du Code de la route : Cet article précise que "les piétons circulant sur une chaussée, avertis de l'approche de véhicules, doivent se ranger sur le bord de la chaussée dont ils se trouvent le plus rapprochés". La Cour de cassation a interprété cet article comme n'imposant pas l'obligation de se ranger sur l'accotement, ce qui a été un point central dans l'annulation de la décision de la Cour d'appel.
2. Article 319 du Code pénal : Cet article définit les conditions de l'homicide involontaire, en insistant sur la nécessité d'une imprudence ou d'une négligence. La Cour a conclu que l'imprudence invoquée par la Cour d'appel ne reposait pas sur une base légale solide, ce qui a conduit à la cassation de la décision.
En somme, la décision de la Cour de cassation a mis en lumière l'importance de la clarté des obligations légales imposées aux usagers de la route et a souligné que la responsabilité pénale ne peut être engagée sans fondement juridique clair.