Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Marcel X..., condamné par la Cour d'assises des Bouches-du-Rhône à dix ans de réclusion criminelle pour des faits de vols qualifiés et complicité. Le pourvoi était fondé sur deux moyens de cassation. Le premier concernait la disjonction de la procédure relative à un coaccusé, Y..., qui avait tenté de se suicider, ce qui aurait selon le demandeur violé le principe d'indivisibilité des faits. Le second moyen portait sur des irrégularités dans la notification de la liste des jurés, arguant que des erreurs sur la profession et le domicile de certains jurés avaient pu entraver son droit de récusation. La Cour a jugé que ces moyens n'étaient pas fondés et a confirmé la régularité de la procédure.
Arguments pertinents
1. Disjonction de la procédure : La Cour a affirmé que la disjonction ordonnée par le président de la Cour d'assises était une mesure d'ordre, visant à une bonne administration de la justice. Elle a précisé que cette décision n'était pas susceptible de recours en cassation, surtout lorsque le demandeur a accepté le débat sans élever de réclamation. La Cour a déclaré : "la disjonction n'a apporté aucune entrave à la défense de X...".
2. Irrégularités dans la liste des jurés : Concernant le second moyen, la Cour a souligné que les irrégularités relevées ne constituaient pas une entrave à l'identité des jurés et n'avaient pas empêché l'accusé d'exercer son droit de récusation. Elle a noté que le tirage des jurés avait été effectué sur une liste rectifiée, et qu'aucune réclamation n'avait été faite par X... ou son défenseur.
Interprétations et citations légales
1. Disjonction de la procédure : La Cour a interprété l'article 286 du Code de procédure pénale comme étant "ni limitatif, ni absolu, mais simplement énonciatif". Cela signifie que la disjonction peut être ordonnée pour des raisons pratiques, sans nécessairement violer le principe d'indivisibilité des faits. La décision de disjoindre est donc laissée à l'appréciation du président de la Cour d'assises.
- Code de procédure pénale - Article 286 : "Le président peut ordonner la disjonction des affaires lorsque cela est nécessaire à la bonne administration de la justice."
2. Droit de récusation : La Cour a précisé que pour qu'une irrégularité dans la liste des jurés puisse entraîner une nullité, il doit exister un "doute sérieux" sur l'identité d'un juré, ce qui n'était pas le cas ici. La Cour a ainsi affirmé que les erreurs relevées n'avaient pas eu d'impact sur le droit de récusation de l'accusé.
- Code de procédure pénale - Article 282 : "Les jurés doivent être désignés parmi les personnes qui remplissent les conditions requises par la loi, et toute irrégularité dans leur désignation peut être soumise à la nullité."
En conclusion, la Cour de cassation a confirmé la régularité de la procédure et la légalité de la peine prononcée, rejetant les arguments de Marcel X... sur la disjonction et les irrégularités concernant les jurés.