Résumé de la décision
La Cour de cassation a été saisie d'un pourvoi formé par X... (François), partie civile, contre un arrêt de la Cour d'appel de Paris du 27 mars 1963, qui avait déclaré l'action publique éteinte suite à un prétendu désistement de la partie poursuivante. Ce désistement était fondé sur une lettre adressée par X... à Y..., le directeur de publication d'un journal, dans laquelle il annonçait son intention de se désister de l'instance. La Cour de cassation a cassé l'arrêt de la Cour d'appel, considérant que le désistement n'était pas valide car il n'avait pas été régulièrement notifié à la juridiction saisie et que la partie civile avait continué à se faire représenter et à plaider.
Arguments pertinents
1. Inexacte application des textes : La Cour de cassation a estimé que la Cour d'appel avait fait une "inexacte application des textes" en considérant que la lettre de désistement suffisait à mettre fin à l'action publique. Elle a souligné que le désistement doit être clairement exprimé et notifié à la juridiction compétente pour produire des effets juridiques.
2. Continuité de l'instance : La Cour a noté que malgré l'envoi de la lettre, X... avait été représenté à l'audience par son avocat, ce qui démontrait son intention de poursuivre l'action. La Cour a affirmé que "c'est à tort que la Cour d'appel a considéré que la simple lettre missive avait suffi pour constituer un désistement".
3. Absence de notification : La décision a rappelé que tant qu'un désistement n'est pas régulièrement notifié à la juridiction saisie, il peut être rétracté. La Cour a précisé que le prétendu désistement n'avait pas été "régulièrement dénoncé à la juridiction saisie de la poursuite".
Interprétations et citations légales
1. Article 49 de la loi du 29 juillet 1881 : Cet article stipule que le désistement de l'action publique doit être clairement exprimé et notifié. La Cour de cassation a interprété cet article en affirmant que "tant que sa régularité n'a pas été appréciée et qu'il n'en a pas été donné acte, le désistement peut être rétracté".
2. Article 7 de la loi du 20 avril 1810 : Bien que cet article ne soit pas explicitement cité dans la décision, il est souvent lié aux principes de procédure pénale et à la nécessité d'un acte formel pour mettre fin à une instance. La Cour a souligné que le désistement doit être un acte "positif et non équivoque".
3. Principes de procédure : La décision met en avant le principe selon lequel la volonté de la partie civile doit être clairement établie avant de considérer qu'un désistement a eu lieu. La Cour a insisté sur le fait que les juges d'appel devaient "s'assurer des intentions de la partie civile" avant de statuer sur la question du désistement.
En conclusion, la Cour de cassation a réaffirmé l'importance de la régularité des actes de désistement et la nécessité d'une notification appropriée à la juridiction compétente pour que le désistement ait des effets juridiques.