Résumé de la décision
Dans cette affaire, Jean X..., un marchand ambulant, a été condamné par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence à huit amendes de cinq francs pour avoir enfreint un arrêté municipal du 1er février 1960, interdisant l'exercice des professions ambulantes pendant les escales de navires de guerre étrangers dans la rade de Cannes. X... a contesté la légalité de cet arrêté, arguant qu'il avait été pris pour des motifs illégitimes, à savoir favoriser le commerce sédentaire, et a soulevé des exceptions de détournement de pouvoir et d'inexactitude des faits. La Cour de cassation a rejeté son pourvoi, confirmant que l'arrêté était légal et que les juges d'appel avaient correctement évalué les arguments présentés.
Arguments pertinents
1. Sur la légalité de l'arrêté municipal : La Cour a affirmé que l'arrêté contesté avait été pris dans un but de police et de bon ordre, ce qui est conforme aux pouvoirs conférés au maire. Elle a noté que "l'ARRETE CONTESTE AVAIT ETE PRIS DANS UN INTERET DE POLICE ET DE BON ORDRE".
2. Sur le détournement de pouvoir : La Cour a rejeté l'argument selon lequel l'arrêté avait été pris pour favoriser le commerce sédentaire, en soulignant que même si une lettre du commissaire de police exprimait une opinion différente, cela ne remettait pas en cause la légitimité de l'arrêté. Elle a déclaré que "l'OPINION D'UN COMMISSAIRE DE POLICE [...] A FORT BIEN PU SE TROMPER SUR LES MOBILES D'UN ACTE ADMINISTRATIF".
3. Sur l'inexactitude matérielle des faits : La Cour a constaté qu'aucun élément ne contredisait les mentions de l'arrêté et que le juge avait agi correctement en se basant sur les faits établis pour condamner le contrevenant. Elle a affirmé que "L'EXAMEN DE L'EXCEPTION SOULEVEE ENTRAIT BIEN DANS LA COMPETENCE DU JUGE REPRESSIF".
Interprétations et citations légales
1. Code municipal - Article 97 : Cet article confère au maire le pouvoir de prendre des mesures pour assurer le bon ordre et la sécurité publique. La Cour a interprété cet article comme justifiant l'arrêté municipal en question, en affirmant qu'il répondait aux "FINS ENONCEES DANS SES MOTIFS".
2. Loi du 5 avril 1884 - Articles 97 et 98 : Ces articles établissent les compétences des maires en matière de police municipale. La décision de la Cour a souligné que l'arrêté était conforme à ces dispositions, en précisant que "CE TEXTE RENTRAIT EXPRESSEMENT PAR SON OBJET DANS LES POUVOIRS CONFERES AU MAIRE".
3. Loi des 2-17 mars 1791 - Article 7 : Cet article, qui traite des libertés publiques, a été invoqué par le requérant pour soutenir que l'arrêté portait atteinte à ses droits. Cependant, la Cour a jugé que les restrictions imposées par l'arrêté étaient justifiées par des considérations de sécurité publique.
En conclusion, la Cour de cassation a confirmé la décision de la Cour d'appel, considérant que les juges avaient correctement appliqué la loi et que l'arrêté municipal était légal et justifié. Le pourvoi a été rejeté, et la procédure a été jugée régulière.