Résumé de la décision
Dans cette affaire, X... (Joseph) a formé un pourvoi contre un arrêt de la Cour d'appel de Nîmes du 8 février 1962, qui l'a condamné pour atteinte à l'exercice régulier des fonctions de délégué du personnel. X... a été condamné à une amende de 500 nouveaux francs avec sursis et à des dommages-intérêts au profit des parties civiles. Les faits se sont déroulés autour de la mise à pied d'un délégué du personnel, Y..., et de l'absence de convocation de ce dernier à une réunion importante. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi, confirmant la décision de la Cour d'appel.
Arguments pertinents
1. Refus de réintégration et mise à pied : La Cour a constaté que X... avait demandé l'autorisation de licencier Y..., délégué du personnel, mais que cette demande avait été refusée par l'inspecteur du travail et le comité d'entreprise. En conséquence, la mise à pied de Y... a été jugée illégale, car elle constituait une entrave à ses fonctions.
> "Il leur suffisait de constater, comme ils l'ont fait, que le 7 septembre 1960, alors que la mise à pied temporaire alléguée par X... avait pris fin, il a été sciemment fait obstacle par lui aux fonctions de délégué du personnel exercées par Y..."
2. Obligation de convocation : X... a été reconnu coupable d'avoir omis de convoquer Y... à une réunion qui concernait les conditions de travail, ce qui est une atteinte à ses droits en tant que délégué du personnel.
> "Il n'importe que la réunion en cause n'ait pas été une réunion du comité d'entreprise, X... n'étant pas poursuivi pour entrave au fonctionnement d'un comité d'entreprise mais pour avoir fait obstacle aux fonctions d'un délégué du personnel."
Interprétations et citations légales
1. Loi du 16 avril 1946 : Cette loi établit les missions et les droits des délégués du personnel. Les articles 2 et 3 précisent que les délégués ont pour mission de représenter les salariés auprès de l'employeur et de défendre leurs intérêts.
> "Les articles 2 et 3 de la loi du 16 avril 1946 relatifs à la mission des délégués du personnel."
2. Ordonnance du 22 février 1945 : Cette ordonnance régule la procédure de licenciement des délégués du personnel, imposant des conditions strictes pour éviter les abus.
> "La mise à pied préalable à la demande de licenciement d'un délégué du personnel est réglementée par l'ordonnance du 22 février 1945."
3. Code pénal : Les lois pénales étant d'interprétation stricte, la Cour a souligné que le délit d'entrave est constitué lorsque les éléments matériels sont présents, ce qui a été établi dans cette affaire.
> "Les lois pénales étant d'interprétation stricte, le délit n'était pas établi."
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation rigoureuse des droits des délégués du personnel, affirmant que toute entrave à leurs fonctions, même en dehors des réunions formelles du comité d'entreprise, constitue une infraction.