Résumé de la décision
Dans cette affaire, les consorts X... ont demandé au tribunal paritaire de condamner A..., administrateur de la succession de Bernard Y...-Z..., au paiement des fermages d'un bail consenti en 1930, ainsi que de désigner un expert pour évaluer la valeur locative depuis le décès du preneur en 1958. A... et les consorts Z... ont soulevé une exception d'incompétence, arguant que le bail était un bail mixte, ce qui aurait relevé de la compétence des juges du droit commun. Le tribunal paritaire a rejeté cette exception et a ordonné une nouvelle expertise. La cour d'appel a confirmé cette décision, affirmant que le tribunal était compétent. Le pourvoi formé par A... et les consorts Z... a été rejeté par la Cour de cassation.
Arguments pertinents
1. Compétence du tribunal paritaire : La Cour d'appel a justifié la compétence du tribunal paritaire en se fondant sur un précédent jugement (arrêt du 11 février 1960) qui avait déclaré que le bail constituait un tout indivisible, sans possibilité de répartir le prix entre la chasse et les terres. La Cour a affirmé que "la compétence ne peut dépendre des méthodes de calcul de l'expert chargé de fixer le montant des fermages".
2. Statut des baux ruraux : La décision a également souligné que les règles applicables aux baux ruraux prévalent sur les considérations relatives à la location de chasse, ce qui a permis au tribunal paritaire de conserver sa compétence.
3. Validité du jugement : La Cour d'appel a statué sur la compétence et sur le fond dans le même jugement, ce qui a été jugé valide. Elle a estimé que le tribunal s'était correctement déclaré compétent, permettant ainsi de statuer sur le fond de l'affaire.
Interprétations et citations légales
1. Article 861 du Code rural : Cet article précise que les tribunaux paritaires ne sont pas compétents en matière de location de chasse. Cependant, la Cour a interprété que la nature indivisible du bail, selon l'arrêt du 11 février 1960, justifiait la compétence du tribunal paritaire.
2. Code de procédure civile - Articles 168, 169, 170, 172 anciens : Ces articles stipulent que l'exception d'incompétence doit être soulevée avant toute défense au fond. Dans ce cas, bien que l'exception ait été soulevée, la Cour a considéré que la compétence du tribunal paritaire était maintenue en raison de la nature indivisible du bail.
3. Arrêt du 11 février 1960 : Cet arrêt a été cité pour établir que "le bail formait un tout indivisible sans répartition du prix entre la chasse et les terres", ce qui a été un élément clé dans la décision de la Cour d'appel.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation a confirmé la compétence du tribunal paritaire en se basant sur la nature indivisible du bail et sur les précédents juridiques, rejetant ainsi le pourvoi formé par A... et les consorts Z....