Résumé de la décision
La décision concerne un litige entre les consorts de B... et A... relatif à la résiliation d'un bail rural. Les bailleurs soutiennent que leur demande de résiliation est fondée sur le décès de leur preneur, Z..., et sur le fait qu'ils n'ont pas été informés de la volonté de résilier le bail par les ayants droit. La Cour d'appel a débouté les bailleurs de leur demande de résiliation et a ordonné une expertise pour déterminer le montant des fermages dus. Les bailleurs ont formé un pourvoi en cassation, qui a été déclaré irrecevable par la Cour de cassation, confirmant ainsi la décision de la Cour d'appel.
Arguments pertinents
1. Acquiescement à l'arrêt : La défense des consorts de B... soutient qu'ils ont acquiescé à l'arrêt en comparant sans réserve aux opérations d'expertise. Cependant, la Cour a jugé que leur participation à l'expertise ne constitue pas un acquiescement à l'ensemble des décisions de l'arrêt, notamment en ce qui concerne la durée du bail et la répartition du prix entre la chasse et les terres. La Cour a affirmé : « les bailleurs, en comparant à l'expertise, n'ont pas acquiescé au chef de l'arrêt relatif à la durée du bail ».
2. Délai de forclusion : La Cour a également statué sur le fait que le délai de six mois accordé par l'article 831 du Code rural pour demander la résiliation du bail après le décès du preneur est un délai de forclusion. Les bailleurs n'ayant pas demandé la résiliation dans ce délai, le bail demeure en cours au profit des ayants droit. La Cour a précisé que « la contradiction relevée par le pourvoi est sans effet ».
Interprétations et citations légales
1. Acquiescement et autorité de la chose jugée : La Cour a souligné que pour qu'il y ait acquiescement, il faut que les parties acceptent explicitement les termes de la décision. Dans ce cas, la participation des bailleurs à l'expertise ne peut être interprétée comme une acceptation des décisions relatives à la durée du bail. Cela illustre le principe selon lequel « les motifs qui n'étant pas le soutien nécessaire du dispositif, ne participent pas à la chose jugée ».
2. Délai de forclusion : L'article 831 du Code rural stipule que le bailleur doit agir dans un délai de six mois après le décès du preneur pour demander la résiliation du bail. La Cour a interprété ce délai comme étant impératif et inextensible, ce qui signifie que tout manquement à ce délai entraîne la continuation du bail. La Cour a affirmé : « le délai de six mois accordé par l'article 831 du Code rural au bailleur pour demander la résiliation du bail après le décès du preneur est un délai de forclusion ».
Cette décision illustre l'importance de respecter les délais légaux dans les procédures de résiliation de bail et clarifie les conditions d'acquiescement à une décision judiciaire.