Résumé de la décision
Le 18 août 2016, un arrêté du garde des sceaux a été pris pour approuver une politique de sécurité dans les palais de justice, notamment en ce qui concerne les boxes des prévenus. Le Syndicat des avocats de France a contesté la légalité d'un point spécifique de cet arrêté devant le Conseil d'État, qui a transmis la question de la compétence à décider cette affaire au Tribunal. La décision du Tribunal établit que les litiges portant sur des actes à portée générale et impersonnelle, comme l'arrêté en question, relèvent de la compétence de la juridiction administrative. Par conséquent, le Tribunal a décidé que la juridiction administrative est compétente pour connaître du litige opposant le Syndicat des avocats de France au ministre de la justice.Arguments pertinents
1. Compétence de la juridiction judiciaire vs administrative : Le Tribunal a précisé que les affaires relatives à l'organisation du service public de la justice relèvent du juge administratif. Il a affirmé que "lorsque le litige porte sur la légalité d'un acte à portée générale et impersonnelle [...] seul le juge administratif a compétence pour en connaître" (Considérant 5).2. Définition de la fonction juridictionnelle : En ce qui concerne les conditions de déroulement des audiences, le Tribunal a reconnu que l'installation de boxes pour les prévenus fait partie des modalités de comparution, ce qui relève de la fonction juridictionnelle et, par conséquent, de la compétence de la juridiction judiciaire (Considérant 4). Cependant, l’essence de l’acte contesté réside dans son caractère d’organisation générale.
Interprétations et citations légales
1. Article 35 du décret du 27 février 2015 : Cet article a servi de base pour le renvoi de la question de compétence au Tribunal, soulignant l'importance de déterminer si les litiges contre l'administration relèvent de la juridiction judiciaire ou administrative.2. Code de procédure pénale : Ce code, tout en étant la référence pour les questions de procédure pénale, n'escamote pas la question de compétence relative à des actes généralisés tels que ceux présentés par le Syndicat des avocats.
3. Loi relative à l'organisation du service public de la justice : La décision a mis en exergue que l'acte contesté est de nature à organiser le service public, validant ainsi le rôle du juge administratif face à des décisions générales touchant à l'administration de la justice.
En conséquence, la décision s'appuie sur une analyse fine des juridictions et des contexte d’application des lois, déterminant que le cadre de référence du litige s'inscrit clairement dans une portée générale.