Résumé de la décision
La décision concerne un litige entre la commune de Saint-Georges d'Orques et la société BCT aménagement, concernant une parcelle dont la société est propriétaire. Après avoir conclu une convention d'aménagement, la société n’a pas respecté ses obligations de cession gratuite de la parcelle à la commune, entraînant un jugement qui a transféré la parcelle à la commune. Cependant, la convention a été annulée, et la cour d'appel a infirmé le transfert de la parcelle. La commune a ensuite construit un bassin de rétention sur cette parcelle, ce qui a conduit la société à demander une indemnisation pour la perte de jouissance. Le Tribunal des conflits a été saisi afin de déterminer la compétence juridictionnelle. La décision affirme que la juridiction administrative est compétente pour trancher sur la demande d’indemnisation et annule partiellement le jugement antérieur du tribunal administratif.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision reposent sur la reconnaissance du droit de propriété de la société BCT aménagement et sur la nature administrative de la décision prise par la commune d'édifier un bassin de rétention sur la parcelle. Le tribunal rappelle que :
- "la décision de la commune d'y édifier un bassin de rétention des eaux a porté atteinte à sa propriété", soulignant ainsi la continuité du droit de propriété de la société malgré les actions de la commune.
- La juridiction administrative est compétente, car "le bassin édifié par la commune constitue un ouvrage public", ce qui fait de la décision de la commune une question relevant du droit administratif.
Ces considérations aboutissent à la conclusion que seul le tribunal administratif pouvait se prononcer sur la demande d’indemnisation pour les conséquences dommageables de la décision communale.
Interprétations et citations légales
La décision fait référence à plusieurs textes législatifs pour justifier le cadre juridique de la compétence :
1. Loi n°91-647 du 10 juillet 1991 - Cette loi concerne l’aide juridictionnelle et les règles de prise en charge des frais, indiquant que les parties peuvent demander des remboursements selon des critères spécifiques, mais dans ce cas, aucune des parties n'est condamnée à verser des sommes en vertu de l'article 75.
2. Décret du 26 octobre 1849 modifié et loi des 16-24 août 1790 - Ces textes historiques définissent les principes de séparation des pouvoirs et la compétence des juridictions administratives, ce qui est central dans le cadre d’aménagements impliquant des collectivités publiques.
Il est important de noter :
- "le tribunal a statué, comme il l’a fait, sur la demande de destruction de cet ouvrage" pour illustrer le rôle du tribunal administratif dans le contexte des ouvrages publics.
En somme, la compétence du tribunal administratif est fondée sur le fait que la décision de la commune concerne des dommages liés à un ouvrage public, et les conséquences de cette décision doivent être examinées dans le cadre de la législation administrative, exacerbé par la protection des droits de propriété sous l'influence du Code civil et des décisions jurisprudentielles établies.