Résumé de la décision
Mme A... a sollicité la DRFIP de Bretagne le 10 novembre 2020 pour obtenir une prise de position sur le droit de partage à acquitter lors de l'enregistrement d'un partage verbal effectué le 11 septembre 2011. La DRFIP a confirmé que le droit de partage devait être calculé sur la valeur vénale des biens immobiliers au moment de la signature d'un acte authentique. Après un nouvel examen de sa demande, la DRFIP a maintenu sa position. Mme A... a alors saisi le tribunal administratif de Rennes pour annuler cette décision. Le tribunal a décidé de se prononcer sur la question de la compétence juridictionnelle. La décision prise indique que le litige relève de la compétence de la juridiction administrative.
Arguments pertinents
1. Compétence juridictionnelle : La décision met en avant que, selon l’article L. 199 du livre des procédures fiscales, les litiges relatifs aux droits d'enregistrement relèvent de la compétence des tribunaux judiciaires, sauf en ce qui concerne les actes administratifs détachables de la procédure d’imposition.
2. Prise de position de l'administration : Le tribunal confirme qu'une prise de position formelle de l'administration, bien que souvent non contestable indépendamment du contentieux d'assiette, peut être remise en question par voie de recours pour excès de pouvoir si elle entraîne des effets notables pour le contribuable. Cela est vrai même si l'imposition est dans le champ de compétence du juge judiciaire, apportant une exception à cette règle.
3. Existence d’effets notables : Le tribunal a reconnu que si la prise de position administrative pouvait altérer substantiellement la situation juridique de Mme A..., cela justifie le recours devant le juge administratif.
Interprétations et citations légales
1. Décision de compétence : La décision renvoie à l’article L. 199 du livre des procédures fiscales, qui établit clairement que "le tribunal compétent est le tribunal judiciaire" pour certains litiges. Cependant, cette attribution de compétence n'inclut pas les actes administratifs, ce qui crée une zone d'exception pour les recours en excès de pouvoir, reliant ainsi les textes à un raisonnement sur les effets notables de ces actes sur les contribuables.
2. Élargissement des voies de contestation : L'article L. 80 B et L. 80 C du livre des procédures fiscales sont également essentiels, car ils modifient le cadre dans lequel un contribuable peut contester une prise de position de l'administration, reliant ce droit à la doctrine administrative qui permet de contester les décisions ayant un impact plus étendu que simplement fiscal.
3. Contexte procédural : L'article 35 du décret n° 2015-233 du 27 février 2015 est référencé pour justifier le renvoi du tribunal administratif vers la juridiction compétente sur cette question de compétence, soulignant l'importance des règles de procédures administratives dans ce cas spécifique.
Ces éléments combinés mettent en relief la complexité des interactions entre le droit fiscal et le droit administratif, et illustrent comment les principes de justice peuvent conduire à des résultats qui s'éloignent des attributions législatives de compétence.