Résumé de la décision
M. B... a saisi la cour administrative d'appel pour contester un jugement du tribunal administratif qui avait rejeté sa demande de titre de séjour. Dans sa requête, il demande l'annulation du jugement, l'injonction au préfet de l'Ariège de lui délivrer le titre de séjour sollicité, ou alternativement, de réexaminer sa situation avec une autorisation provisoire. Le 14 juin 2019, la cour a rendu une ordonnance rejetant la requête, considérant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
1. Absence d'éléments nouveaux : La cour constate que M. B... ne présente aucun élément de fait ou de droit nouveau par rapport à ce qui avait été soumis au tribunal administratif. Cela affaiblit son argumentation puisque la cour ne voit pas de raison de réexaminer les éléments déjà analysés par les premiers juges. Comme précisé dans la décision, "il ne ressort pas des pièces du dossier que les premiers juges auraient, par les motifs qu'ils ont retenus, commis une erreur en écartant ces moyens."
2. Motifs de refus du titre de séjour : M. B... plaide que le refus de son titre de séjour viole plusieurs de ses droits, notamment ceux liés à la vie familiale et aux droits de l'enfant. Cependant, la cour a jugé que ses craintes d'un retour en Albanie et la situation de ses enfants n'avaient pas été suffisamment étayées avec des éléments nouveaux, ce qui a conduit à la décision de rejet.
3. Rejet des conclusions à fins d'injonction et d'aide juridique : Étant donné le rejet de la requête principale, la cour a également rejeté les demandes d'injonction et de condamnation de l'État à verser des frais à son avocat, considérant que les conclusions étaient logiquement liées à l'issue défavorable de la requête d'appel.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du Code de justice administrative : Cet article permet aux présidents de cours administratives d'appel de rejeter des requêtes manifestement dépourvues de fondement. Le dernier alinéa précise que cela peut être fait après l'expiration du délai de recours ou après la production d'un mémoire complémentaire. La cour se fonde sur cette disposition pour justifier le rejet rapide de la requête sans aller plus loin dans l'examen des éléments.
- Citation : "Les présidents des cours administratives d'appel peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter [...] les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement."
2. Convention européenne des droits de l'homme : Les droits invoqués par M. B... tels que le droit au respect de la vie privée et familiale, sont protégés par l’article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Toutefois, la cour a considéré que les craintes exprimées par le requérant n'étaient pas justifiées par des éléments probants nouveaux.
- Citation : "Le refus du titre de séjour méconnaît [...] la protection de la vie privée et familiale tel que protégé par l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme."
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article encadre les conditions d'octroi d'un titre de séjour et souligne le droit à la protection pour des raisons de vie familiale. Cependant, la cour a estimé que les éléments fournis par M. B... ne démontraient pas une nécessité suffisamment impérieuse pour contourner les refus administratifs.
- Citation : "La décision portant refus de titre de séjour méconnaît les dispositions de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile."
En conclusion, la décision de la cour administrative d'appel de Bordeaux repose sur une évaluation de l'absence d'éléments nouveaux, et sur l'interprétation stricte des droits invoqués par M. B..., tout en s'appuyant sur les textes juridiques applicables pour justifier le rejet de sa requête.