Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. C... D..., ressortissant marocain, a sollicité l'annulation d'un arrêt du préfet de l'Oise refusant de lui délivrer un titre de séjour en qualité de salarié. M. D... a été en France depuis 2010 et travaillait en tant que vendeur depuis 2014. Son recours a été rejeté par le tribunal administratif d'Amiens, qui a confirmé la légalité de l'arrêté préfectoral. La cour, après examen des éléments, a également rejeté sa requête, confirmant le refus de régularisation de la situation de M. D....
Arguments pertinents
1. Compétence du préfet : La cour a rejeté l'argument de M. D... concernant l'incompétence de l'auteur de l'arrêté, notant que le préfet avait délégué ses pouvoirs de signature au secrétaire général de la préfecture. La légalité de la décision n'est pas affectée par l'absence de visa : "l'absence de visa de cette délégation de signature est sans incidence sur la légalité de la décision contestée".
2. Appréciation de la situation de l'intéressé : La cour a constaté que le préfet avait effectué une appréciation globale de la situation de M. D..., ignorée l'avis défavorable sur sa demande et, ainsi, n'était pas lié par cet avis : "le préfet a procédé à une appréciation générale de la situation de M. D... sans s'estimer lié par cet avis".
3. Critères de régularisation : M. D... n’a pas convaincu la cour de l’existence de facteurs exceptionnels justifiant sa régularisation. En effet, la cour a souligné qu'un emploi de vendeur ne suffisait pas à lui seul à établir un motif exceptionnel de régularisation. "Son emploi de vendeur ne constitue pas à lui seul un motif exceptionnel de régularisation au regard du droit au séjour".
4. Non-reconnaissance de l’appartenance sociale : Les éléments présentés par M. D... concernant ses liaisons en France n'ont pas été jugés suffisants. Le fait qu'il soit célibataire et sans enfant à charge a été pris en compte, concluant qu'il n’a pas tissé de relations sociales d’une intensité particulière sur le territoire français.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur divers textes législatifs relatifs à l'entrée et au séjour des étrangers en France, tout en considérant l'appréciation discrétionnaire des autorités administratives dans le cadre de l'admission exceptionnelle au séjour.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article fixe les conditions de délivrance des titres de séjour, et la cour mentionne que "le requérant n'est pas fondé à soutenir qu'en refusant de lui délivrer un titre de séjour pour régulariser sa situation, le préfet a entaché son arrêté d'une erreur manifeste d'appréciation", rappelant le principe de la compétence discrétionnaire de l'autorité administrative.
- La cour fait également référence à l'accord franco-marocain du 9 octobre 1987 modifié, qui pose un cadre légal, bien que la cour indique que le respect stricto sensu des obligations législatives doit être interprété dans le contexte des circonstances personnelles du requérant et des appréciations administratives.
En conclusion, cette décision réaffirme le pouvoir discrétionnaire des préfets dans les affaires d'immigration tout en soulignant que les demandes de régularisation doivent se fonder sur des arguments solides et une preuve définitive des liens sociaux et familiaux établis sur le territoire.