Résumé de la décision
Mme D..., ressortissante albanaise, a interjeté appel contre le jugement du tribunal administratif de Rouen qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 21 décembre 2016. Cet arrêté refusait l'octroi d'un titre de séjour à Mme D..., l'obligeait à quitter le territoire français et fixait son pays de destination. La cour a confirmé la décision de première instance, rejetant la requête de Mme D... pour des raisons liées à son absence d'attaches stables en France et à la non-violation de ses droits.Arguments pertinents
1. Absence de lien familial : Mme D... n'a pas démontré l'existence d'attaches stables en France. Elle a simplement affirmé avoir rejoint une de ses belles-sœurs, sans fournir de preuves concrètes. La cour a statué que « rien ne fait obstacle à ce que la cellule familiale de Mme D... se reconstitue dans son pays d'origine », affirmant qu'elle ne justifiait pas d'une vie privée et familiale stable en France.2. Évaluation de la vie privée et familiale : La cour a conclu que l'arrêté préfectoral ne portait pas atteinte disproportionnée à son droit au respect de la vie privée et familiale, déclarant que « l'arrêté en litige ne méconnaît pas les stipulations de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme ».
3. Erreurs manifestes d'appréciation : La cour a affirmé qu'aucune erreur manifeste d'appréciation n'avait été commise concernant les conditions dans lesquelles Mme D... a été refusée. Le refus de titre de séjour s'appuyait sur des considérations claires et justifiées.
4. Risques en cas de retour : En ce qui concerne les risques encourus par Mme D... en cas de retour en Albanie, la cour a souligné qu'elle ne fournissait pas d'éléments nouveaux probants qui constatent que le retour constituerait un traitement prohibé selon l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme.
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme : Cet article précise que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ». La cour a évalué si le refus de titre de séjour portait une atteinte disproportionnée à ce droit, concluant qu'il n’en était rien dans le cas de Mme D....2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : La cour a statué que Mme D... ne remplissait pas les conditions pour obtenir un titre de séjour de plein droit, ce qui justifiait le refus de la préfète. En termes simples, le texte appelle à considérer les garanties d'un titre stable fondées sur des attaches personnelles et familiales.
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 312-2 : La cour rappelle qu'il est de la responsabilité de la préfecture de saisir la commission des titres de séjour uniquement si l’étranger remplit les conditions requises. La conclusion de la cour a été que Mme D... ne répondait pas effectivement à ces conditions.
4. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ce texte stipule que le juge peut ordonner à la partie perdante de rembourser les frais exposés par l'autre partie. La cour a rejeté la demande de Mme D... quant à la prise en charge de ses frais juridiques, confirmant que le dispositif de cette disposition ne lui permettait pas de bénéficier d'une telle somme.
En résumé, la cour a confirmé la légalité de l'arrêté préfectoral, soulignant l'absence de justifications adéquates par la requérante et respectant les principes établis par les textes légaux applicables.