Résumé de la décision
Dans une décision rendue le 22 décembre 2017, la cour a rejeté la requête de Mme B..., citoyenne de la République démocratique du Congo, demandant l'annulation d'un jugement du tribunal administratif d'Amiens du 23 novembre 2017 et l'annulation d'un arrêté du préfet de la Somme en date du 20 octobre 2017 qui décidait de sa remise aux autorités italiennes. La cour a également rejeté la demande d'injonction pour que le préfet lui délivre un titre de séjour dans un délai de deux mois.
Arguments pertinents
Droit d'accès au résumé de l'entretien
1. Accès au résumé de l'entretien : Mme B... a contesté le fait de ne pas avoir eu accès au résumé de son entretien individuel, pourtant il a été prouvé qu'elle a reçu une copie de ce document. La cour a statué que "le moyen tiré de ce qu'elle n'aurait pas accès au résumé de son entretien doit être écarté".
Vie privée et familiale
2. Respect de la vie privée et familiale : Mme B... a contesté la décision du préfet au motif que celle-ci portait atteinte à son droit au respect de sa vie privée et familiale. Cependant, la cour a établi que, compte tenu du fait qu'elle était en France depuis moins de six mois et n'établissait pas de lien significatif avec son père, "le préfet de la Somme n'a pas porté au droit de Mme B... une atteinte disproportionnée".
Risques en cas de renvoi en Italie
3. Sécurité en Italie : Elle a également soutenu que son renvoi en Italie serait risqué en raison de traitements inhumains potentielles. La cour a rejeté cet argument, indiquant qu'elle ne démontrait pas que sa demande d'asile ne serait pas traitée selon les garanties du droit d'asile, et rappelant que "l'Italie est un Etat membre de l'Union européenne" lié aux conventions pertinentes.
Interprétations et citations légales
Droit d’asile et réexamen des demandes
1. Règlement (UE) n° 604/2013 : En relation avec l'article 5, il insiste sur la nécessité pour l'État membre de veiller à la remise d'un résumé de l'entretien au demandeur et/ou à son conseiller. La cour a fait référence à cet article pour soutenir que Mme B... avait bien reçu accès à ces informations.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme : L'article 8 stipule le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a affirmé que, étant donné les circonstances (absence de liens familiaux significatifs), "le préfet de la Somme n'a pas méconnu les stipulations" de cette convention.
3. Article 17 du Règlement du 26 juin 2013 : La cour a également évalué si le préfet avait commis une erreur manifeste d'appréciation dans l'usage de son pouvoir discrétionnaire. Elle a conclu qu'il n'y avait pas de raison de contester la décision du préfet sur cette base.
En somme, la décision de la cour s'est basée sur le respect des droits et obligations dérivant des réglementations européennes et nationales applicables, ainsi que sur l'évaluation des faits spécifiques de la situation de Mme B....