Résumé de la décision
Dans cette affaire, la commune de Saint-Paul-lès-Romans a formé un recours devant la cour d'appel administratif pour demander le sursis à l'exécution d'un jugement du tribunal administratif de Grenoble qui avait annulé une délibération du conseil municipal approuvant une modification du plan local d'urbanisme (PLU). La cour a rejeté la requête de la commune, considérant que les arguments présentés concernant la nécessité de suivre une procédure de révision du PLU n'étaient pas sérieux. De plus, la commune a été condamnée à verser 1 500 euros à l'OPH Valence Romans Habitat pour couvrir les frais liés au litige.
Arguments pertinents
1. Sursis à exécution et sérieux des moyens : La cour a examiné les moyens invoqués par la commune et a conclu qu'« en l'état de l'instruction et eu égard aux effets de la création du secteur Ne, le moyen tiré de ce que la procédure de révision du PLU n'était pas requise [...] ne paraît pas sérieux au sens et pour l'application de l'article R. 811-15 du code de justice administrative. »
2. Non-respect de la procédure de révision : Le tribunal administratif a jugé que « la nature des modifications du PLU approuvées par cette délibération imposait de recourir à la procédure de révision de ce document en application de l'article L. 153-31 du code de l'urbanisme », considérant donc que la délibération était illégale.
3. Frais liés au litige : La commune a tenté d'obtenir le remboursement de ses frais, mais la cour a décidé que « les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que la somme demandée par la commune soit mise à la charge de l'OPH Valence Romans Habitat, qui n'est pas partie perdante dans la présente instance. »
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-15 du code de justice administrative : Cet article stipule que la cour peut ordonner un sursis à l'exécution d'un jugement d'annulation uniquement si les moyens soulevés paraissent sérieux. La cour a appliqué cet article pour évaluer la validité des arguments de la commune, concluant que ceux-ci ne répondent pas aux critères de sérieux nécessaires.
2. Article L. 153-31 du code de l'urbanisme : Cet article précise que certaines modifications du PLU nécessitent de suivre une procédure de révision. La cour a utilisé cet article pour justifier l'annulation de la délibération de la commune, en affirmant que « la modification des conditions d'urbanisation [...] ne traduit pas un changement des orientations définies par le projet d'aménagement et de développement durables (PADD). »
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article régit la couverture des frais d’avocat dans les litiges administratifs. La cour a retenu que la commune étant la partie perdante, elle doit verser une somme en frais à l'OPH Valence Romans Habitat, soulignant que « dans les circonstances de l'espèce, il y a lieu, en application de ces mêmes dispositions, de mettre à la charge de la commune [...] le versement de la somme de 1 500 euros. »
En somme, cette décision aborde de manière approfondie la nécessité de suivi des procédures légales pour les modifications des documents d'urbanisme et souligne les conditions dans lesquelles un sursis à exécution peut être accepté dans le cadre des juridictions administratives.